(BFI) – La compagnie forestière de Kribi (CFK), filiale camerounaise du groupe néerlandais Wijma, a autorisé le licenciement économique » de l’intégralité de son personnel, selon des annonces légales publiées par l’Etude Notariale de Me Berthe Lydie Mime N. Ndoum. Cette action actée par le conseil d’administration du 19 août 2024 et authentifié par le notaire le 4 juillet 2025, intervient après 6 mois de chômage technique et marque un nouveau coup dur pour l’exploitant forestier étranger, déjà contraint de fermer une autre usine dans le pays en 2018.
La source primaire, le procès-verbal déposé chez le notaire, cite explicitement les motifs de cette restructuration drastique. « Pris connaissance à la fin de la durée légale de chômage technique (06) et en l’absence des certitudes pour la disponibilité des financements adéquats et le début de la saison des pluies, d’où l’impossibilité d’approvisionner l’usine en matière première, autorisé le licenciement pour motif économique de l’ensemble du personnel », peut-on lire dans ce document.
Cette crise opérationnelle s’accompagne de grave difficultés financières. Le même document indique que la société est sous « la menace de poursuite judiciaire » et fait face à une « procédure d’expulsion », probablement de ses locaux. Le directeur administratif et financier, M. Ndeddy Kouassi Auguste Georges, est autorisé à négocier, en urgence des moratoires avec la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) et probablement avec le CIME (Centre des Impôts des moyennes entreprises) pour régler les dettes et permettre la levée des scellés sur ces biens.
Ce nouveau revers s’inscrit dans une stratégie de retrait progressif du groupe Wijma du Cameroun, où il est présent depuis plusieurs décennies. En 2018, comme le rapportait l’organisation internationale des bois tropicaux (OIBT) dans un rapport cité en source, Wijma avait déjà fermé sa société Cameroon Agricultural and forestry exploitation company (Cafeco), basé en Nguti, dans la région du Sud-Ouest en crise.
L’OIBT précisait à l’époque que cette fermeture était « la conséquence non seulement de la crise socio politique dans les régions anglophones du Cameroun, mais aussi des difficultés rencontrées au port de Douala ». Le rapport ajoutait que la production de l’usine CFK de Kribi servait alors de « compenser la perte de production » de l’usine fermée.
Face à cette hémorragie, la direction tente de maintenir une activité minimale. Le conseil a « pris acte de la décision de la continuité de la vie de l’entreprise, malgré l’arrêt des contrats de travail de la majorité du personnel » et a autorisé la formation d’une « petite équipe pour le suivi administratif ».
Parallèlement, la société organise un déménagement de Douala, la capitale économique, vers la localité de Bidou, dans la région du Sud, proche de ses sites d’exploitation, avec une date limite fixée au 31 août 2024. Elle mandate aussi M. Kouassi pour négocier des contrats de prestations de sciage de grumes avec la société BOISCAM ou d’autres tiers, afin de rentabiliser l’outil industriel restant.
Dans un autre acte notarié en date du 13 février 2025, également authentifié le 4 juillet 2025, le conseil a procédé à une réorganisation de sa gouvernance, désignant Ndeddy Kouassy Auguste Georges et Nguema Omores Brice comme directeurs généraux adjoints, peut-être dans l’optique de piloter cette nouvelle phase, plus réduite, des activités.
Placide Onguéné