(BFI) – La reconnaissance du combustible fossile le moins polluant en tant que carburant de transition représente une victoire pour l’Afrique, où plusieurs pays ne cessent de réclamer leur droit de poursuivre l’exploitation du gaz naturel au nom du principe de la justice climatique.
Après des tractations laborieuses, la 28e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP28) s’est terminée, ce mercredi 13 décembre, avec l’adoption d’un accord qui appelle à abandonner progressivement les énergies fossiles, tout en reconnaissant le rôle que doit jouer le gaz naturel en tant que « carburant de transition » vers des sources d’énergie plus propres.
Le texte de 21 pages approuvé par consensus reconnaît que les carburants de transition comme le gaz naturel « peuvent jouer un rôle en facilitant la transition énergétique, tout en assurant la sécurité énergétique ». Il préconise également une transition « juste, ordonnée et équitable », avec un rythme différencié selon les Etats, leurs besoins de développement et leur responsabilité historique dans le réchauffement climatique.
Cette formulation représente une victoire pour l’Afrique où plusieurs pays réclament depuis plusieurs années le droit de poursuivre l’exploitation de leurs importantes réserves de gaz naturel pendant encore deux à trois décennies au nom du principe de la « justice climatique », rappelant que le continent est la région la moins responsable historiquement du dérèglement climatique.
Alors que le gaz naturel est le combustible fossile le moins polluant (la combustion du gaz naturel rejette 25 % moins de CO2 que le pétrole et moitié moins que le charbon), le continent met également en avant sa grande pauvreté énergétique. Près de 600 millions d’Africains n’ont pas encore accès à l’électricité et plus d’un milliard sont privés de moyens de cuisson propres. L’Afrique affiche aussi la plus faible consommation d’énergie primaire par habitant dans le monde. Cette consommation est estimée à 14,6 gigajoules (Gj), soit cinq fois moins que la moyenne mondiale (75,6 Gj), 16 fois moins que la consommation de la Belgique (235,8 Gj), et près de 20 fois moins que celle des Etats-Unis (279,9 Gj).
Plusieurs groupes actifs dans l’exploitation des hydrocarbures ont par ailleurs salué l’accord conclu à Dubaï. Tel est notamment le cas du groupe pétro-gazier français TotalEnergies qui a estimé que l’accord « conforte » sa stratégie, notamment dans le gaz. « TotalEnergies salue l’accord trouvé à Dubaï qui appelle à la transition dans les systèmes énergétiques d’une manière juste, ordonnée et équitable » a indiqué le groupe, notant avec intérêt la mention dans le texte adopté de l’utilité « des carburants de transition comme le gaz ».