(BFI) – Alors que les financements de la Banque mondiale au Gabon ont connu deux suspensions depuis 2024 en raison d’impayés cumulés, l’institution de Bretton woods a annoncé, le 11 juin 2025, un financement de 150 millions de dollars (plus de 85 milliards de Fcfa) pour le Projet d’aménagement et de développement des infrastructures du Gabon (PADIG), afin d’améliorer l’accès à des infrastructures urbaines résilientes au changement climatique et à des équipements publics, et d’atténuer les risques d’inondation dans certaines villes secondaires.
Ce projet de financement ambitionne de transformer les espaces urbains en investissant dans les réseaux de transport, les infrastructures modernes et les services publics afin de renforcer la résilience des villes et d’améliorer la qualité de vie des habitants face aux défis climatiques. Il cible particulièrement le développement des infrastructures urbaines et le renforcement de la résilience climatique dans plusieurs villes secondaires, notamment Oyem, Lambaréné, Koulamoutou, Franceville, Mouila, Lebamba et Ndendé.
Les actions prévues incluent la construction et la réhabilitation d’infrastructures telles que des routes, des écoles et des espaces verts, ainsi que la mise en place d’ouvrages de protection pour réduire les risques d’inondation.
Ce projet intervient alors que le Gabon, l’un des pays les plus urbanisés d’Afrique avec plus de 90% de sa population vivant en zone urbaine, voit sa croissance économique largement concentrée à Libreville, la capitale du pays. Le PADIG entend corriger ce déséquilibre en équipant les villes secondaires des infrastructures nécessaires pour devenir des moteurs de développement.
« Les villes secondaires du Gabon sont à la traîne en matière d’accès aux infrastructures urbaines, un élément essentiel pour faire avancer le programme de développement territorial du pays. Ce projet comblera ces lacunes, en aidant à libérer le potentiel socio-économique de ces villes pour qu’elles deviennent des pôles intermédiaires et créent des opportunités économiques pour la population urbaine gabonaise », a déclaré Cheick F. Kante, directeur de division pour le Gabon.
Le projet s’inscrit dans le cadre de l’appui de longue date de la Banque mondiale au secteur urbain du Gabon et adopte une approche intégrée. Le premier volet vise à investir dans des infrastructures et des équipements urbains résilients au changement climatique, tels que des routes, des écoles et des espaces verts. À cela s’ajoute un appui technique en faveur d’un développement urbain durable. Le deuxième volet consiste à investir dans des infrastructures de réduction des risques d’inondation afin de protéger les actifs urbains et de protéger les populations contre les impacts des inondations.
Avec ce financement la Banque mondiale renforce son soutien au Gabon. Au 9 juillet 2024, le portefeuille de l’institution pour le pays comprenait trois projets actifs totalisant 214,5 millions de dollars, selon les données de l’institution.
Antoine Mboussi