(BFI) – Première usine de transformation de l’or en Afrique centrale, dotée d’une capacité de raffinage de 7 à 10 tonnes d’or par an, la Raffinerie gabonaise de l’or (ROG), est désormais opérationnelle. Elle a été mise en service le 2 juin par le président de la République, Ali Bongo Ondimba. « Le signe que le Gabon avance », s’est réjoui le président.
Fruit d’un partenariat entre la Société équatoriale des mines (SEM) et la société à capitaux londoniens et émiratis, Alpha Centauri Mining (ACM), « elle est la première du genre en Afrique centrale. Elle symbolise la métamorphose de notre économie vers plus de diversification, de création d’emplois et de valeur ajoutée locale via la transformation sur place de nos matières premières », a commenté le président de la République.
Grâce à cette usine située dans la Zone d’investissements privilégiés de Nkok à une trentaine de kilomètres de Libreville la capitale, le Gabon projette d’« affiner 100 % de l’or produit dans le pays, faire de notre pays un hub en matière de raffinage de l’or en Afrique centrale, permettre jusqu’à une troisième transformation sur place afin notamment de fabriquer des bijoux au Gabon », explique la présidence de la République.
Avec la mise en service de cette usine, le Gabon pourrait bientôt interdire l’exportation de l’or brut. Car, au cours du conseil des ministres du 14 avril dernier, le gouvernement a pris un projet de décret obligeant les opérateurs à raffiner sur place au Gabon l’or destiné à l’exportation. Car, jusqu’à présent, l’or produit au Gabon était exporté à l’état brut, faute de raffinerie.
D’après des informations de la SEM, la production aurifère gabonaise est de 2 tonnes par an. Une grande partie de cette production provient du traitement de l’or alluvial. Dans les prochaines années, le Gabon espère produire davantage dans l’optique de se constituer une réserve stratégique d’or, pour plus de crédibilité sur les marchés extérieurs.
Le sous-sol gabonais est riche en matières premières. L’or est exploité depuis des années de manière artisanale. Les grands projets industriels n’ont jamais permis de faire de cette filière un des leviers de l’économie nationale. Le pays manque cruellement de données dans ce secteur où l’on estime que 90% de la production d’or n’est pas déclarée.
André Noir