(BFI) – Le blanchiment des capitaux consiste à traiter les actifs provenant d’activités criminelles de manière à en dissimuler l’origine illicite. Le financement du terrorisme consiste à réunir des fonds pour appuyer des activités terroristes. Si ces deux activités diffèrent à bien des égards, elles exploitent souvent les mêmes failles des systèmes financiers qui permettent d’exécuter des transactions de façon anonyme et opaque.
Pourquoi le FMI se soucie-t-il du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme ?
Le FMI s’inquiète des conséquences du blanchiment des capitaux, du financement du terrorisme et du financement de la prolifération (apport de fonds ou prestation de services financiers pour des armes nucléaires, chimiques ou biologiques), ainsi que des délits connexes qui minent le secteur financier et l’économie en général. Ces délits peuvent saper la stabilité des pays et, partant, affaiblir l’ordre public, la gouvernance, l’efficacité de la réglementation, les investissements étrangers et les flux de capitaux internationaux.
Les activités de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme dans un pays peuvent avoir des répercussions négatives graves au-delà de ses frontières, voire au niveau mondial. Les pays où la réglementation est faible ou inefficace sont particulièrement attrayants pour les blanchisseurs de capitaux et les financiers du terrorisme. Ceux-ci s’efforcent de dissimuler leurs activités criminelles en exploitant la complexité du système financier mondial, les différences entre les législations des différents pays et la vitesse de circulation de l’argent à travers les frontières.
Que fait le FMI en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ?
Le FMI a acquis une expérience de plusieurs décennies dans ces domaines. Il a contribué à l’élaboration de mesures de lutte contre le blanchiment d’argent (LBC), contre le financement du terrorisme (FT) et contre le financement de la prolifération, au niveau international et dans les dispositifs de ses pays membres.
En 2000, le FMI a intensifié ses activités en matière de lutte contre le blanchiment d’argent. Après les attaques terroristes du 11 septembre 2001, ces activités ont été étendues à la lutte contre le financement du terrorisme. En 2004, le conseil d’administration du FMI a convenu que les évaluations et le développement des capacités en matière de LBC/FT feraient partie intégrante des activités de l’institution.
En 2018, dans le cadre de son cycle quinquennal d’évaluation, le conseil d’administration a examiné la stratégie de LBC/FT du FMI et a formulé des orientations stratégiques pour les travaux futurs.
Le programme de surveillance bilatérale du FMI évalue dans quelle mesure les pays respectent les normes internationales de LBC/FT et aide les pays à élaborer des programmes visant à pallier les lacunes constatées. La LBC/FT est prise en compte dans le cadre d’autres activités du FMI, notamment dans le contexte du programme d’évaluation du secteur financier (PESF), ainsi que par l’intégration dans les programmes de prêts du FMI dans certains cas, et par la réalisation d’évaluations de la LBC/FT et d’activités de développement des capacités avec nos pays membres. Le FMI analyse également l’impact de certaines évolutions majeures, telles que les monnaies virtuelles, les technologies financières (fintech), la finance islamique, le coût et les stratégies d’atténuation des effets de la corruption, les flux financiers illicites et le déclin des relations de correspondance bancaire, du point de vue de l’intégrité financière.
En 2009, le FMI a lancé l’AMLFT, un fonds de fiducie appuyé par les bailleurs de fonds (le premier d’une série de fonds fiduciaires spécialisés, désormais appelés fonds thématiques), pour financer le développement des capacités en matière de LBC/FT.
Quels sont les organismes responsables de la LBC/FT ?
Le Groupe d’action financière sur le blanchiment des capitaux (GAFI), un organisme intergouvernemental, a comme responsabilité première d’établir des normes mondiales de LBC/FT. Il travaille en étroite collaboration avec d’autres organisations, telles que le FMI, la Banque mondiale, l’Organisation des Nations Unies et les organismes régionaux de type GAFI.
Pour aider les autorités nationales à appliquer des dispositifs efficaces de LBC/FT, le GAFI a formulé des recommandations couvrant le système de justice pénale, le secteur financier, certaines activités et professions non financières, la transparence et les mécanismes de coopération internationale. En collaboration avec les organismes régionaux de type GAFI, le FMI et la Banque mondiale, le GAFI veille à ce que les pays respectent ces recommandations.