(BFI) – Société générale a accusé une perte nette de 258 millions en 2020, contre des profits de 3,2 milliards en 2019. La banque au logo rouge et noir met toutefois en avant un « rebond net » au sein de certains métiers, une « forte résilience » chez d’autres et une « normalisation » sur les activités de marchés, très éprouvées début 2020. Elle présentera le 10 mai sa nouvelle stratégie concernant sa banque de grande clientèle.
Société Générale a déclaré en 2020 pour ses activités africaines hors Afrique du Sud, un revenu net part de groupe (RNPG) de 110 millions d’euros. C’est une performance est en baisse de 42,4% comparée à celle de la même période en 2019. On note aussi que c’est le pire RNPG depuis 2015, selon les documents financiers produits par le groupe français.
Les responsables de l’entreprise n’ont pas spécifiquement communiqué sur les performances africaines. Mais dans un entretien sur la chaîne de télévision française BFM Business, Frédéric Oudéa, PDG de Socgen, a fait savoir citant l’Afrique et la Russie que la montée des coûts du risque s’est ressentie dans des régions où l’appui financier aux entreprises n’a pas été aussi fort que dans les pays occidentaux.
En effet, alors que la pandémie a sur le plan économique impacté tous les pays du monde imposant des restrictions d’activités, les engagements budgétaires en Afrique hors Afrique du Sud ont été plutôt modestes.
Selon le Fonds monétaire international (FMI), les gouvernements du continent noir hors Afrique du Sud n’avaient dépensé que 25 milliards $ pour soutenir leurs économies, au 30 septembre 2020. Dans les pays développés du G20, les mêmes appuis avaient atteint les 10 000 milliards $.
Toutefois, on note aussi que la covid-19 n’explique pas tout. Le RNPG de Société Générale dans les pays concernés a commencé à reculer depuis 2018. Sur la même période, on a relevé une légère augmentation du poids des coûts d’exploitation sur les revenus, avant que cela n’explose à plus de 60% en 2020.
La publication des résultats complets dans des pays comme le Maroc, la Tunisie, et le Ghana où les filiales donnent des données détaillées de leurs performances permettra de mieux comprendre les dynamiques qui ont impacté les performances du groupe en Afrique, hors Afrique du Sud qui n’est pas prise en compte dans l’analyse.
Mais en attendant, on peut rassurer les investisseurs de la filiale cotée sur la Bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan (BRVM). Le produit net bancaire y a atteint les 240 millions € (157,4 milliards FCFA). C’est deux fois celui de l’année 2015.
Au Cameroun aussi, une filiale significative, les hausses de revenus sont au rendez-vous.
La Banque française prévoit par ailleurs de présenter le 10 mai prochain sa nouvelle stratégie concernant sa banque de grande clientèle, après l’annonce fin décembre d’un projet de fusion de ses deux réseaux de détail en France, Société Générale et Crédit du Nord, en vue de créer une nouvelle banque forte de près de 10 millions de clients.