AccueilFinanceConjonctureLe Congo Brazzaville sous pression des échéances de la dette

Le Congo Brazzaville sous pression des échéances de la dette

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Principal émetteur de dette sur le marché des titres publics réservé aux Etats, Brazzaville doit en effet faire face à de grosses et pressantes échéances au cours des deux prochaines années. « A fin septembre 2024, l’encours des bons de Trésor assimilés et des obligations du Trésor assimilés du pays atteignait 2314 milliards FCFA, soit près de 4 milliards de dollars US) d’une maturité moyenne de 3 ans, et surtout 62% échus d’ici la fin 2026 », révèle le ministère des Finances. Autant dire que la pression est maximale. Le reprofilage proposé aux investisseurs s’inscrit dans le cadre du « Programme national d’optimisation de la Trésorerie » dont le pivot est d’allonger de 10 ans sur la maturité moyenne du portefeuille actuel de prêts. Selon les indiscrétions relayées par des analystes des marchés, Brazzaville envisage également d’intégrer la compagnie pétrolière publique, la SNPC dans le pack de garantie du remboursement aux nouvelles échéances. Ce qui signifie que les recettes pétrolières seraient en priorité affectées au service de la dette. Ce qui n’est pas sans rappeler le début des années 2000. Cette garantie permet en effet à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) de prélever automatiquement dans le compte du pays, de l’argent pour rembourser les investisseurs.

En 2025, l’or noir devrait peser 60% des recettes intérieures. Une affectation de ces recettes au remboursement de la dette pourrait, cependant, compromettre les objectifs budgétaires. Autre garantie mise en exergue par Brazzaville, c’est celle de la BEAC, qui envisagerait de participer au programme en apportant ses propres titres à l’offre d’échange. La Commission bancaire, le gendarme bancaire de la CEMAC, aurait également consenti à accorder une pondération à hauteur de 0% sur les nouveaux titres qui seront émis dans le cadre de l’échange.

Avec une dette publique projetée à 94,5% du PIB en 2024, et un service de la dette qui absorbe plus de 60% des recettes intérieures, Brazzaville est à la peine vis-à-vis des échéances de sa dette. En août dernier, le Congo a fait défaut sur deux obligations d’un montant de 30,6 milliards FCFA. Pour justifier cet incident, le gouvernement a évoqué sans convaincre personne, « des problèmes techniques » mais début octobre, au moment de la présentation du projet de loi de Finances 2025, Ludovic Ngatse, ministre du Budget et des Comptes publics a reconnu que « la trésorerie du pays était tendue » évoquant une gestion complexe des arriérés sur la dette intérieure et extérieure avec une accumulation d’arriérés, notamment ceux liés aux titres émis sur le marché de la CEMAC. Impossible de cacher le soleil.

Rédaction
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