(BFI) – Une campagne de vulgarisation et d’appropriation de la plateforme informatique du Comité national économique et financier du Cameroun (Cnef) pour instaurer plus de visibilité dans le secteur financier national a été lancée mardi 01 septembre à Yaoundé. L’objectif principal de cette plateforme est de garantir le remboursement des crédits.
C’est un outil de travail au service des Etablissements de Crédit et de microfinance jusque-là mal connu et pourtant de première importance pour ces assujettis dans le cadre de leurs transactions financières.
Pour, Louis-Paul Motaze, ministre des Finances, par ailleurs président du CNEF, le but de cette campagne est donc de permettre à tous les acteurs du système financier de bénéficier des avantages de transparence et de prise de décision financière optimale inhérents à l’usage systématique de la plateforme.
Reduire les dysfonctionnements
Après sept ans de fonctionnement, le ministre des Finances constate que malgré des mesures supplémentaires prises par le CNEF pour la mutualisation des données, le dynamisme du secteur financier reste entravé par des problèmes tels que: les coûts relativement élevés des crédits, l’aversion du grand public pour l’usage des moyens de paiement scripturaux et électroniques, l’asymétrie d’information entre prêteurs et emprunteurs, la faible mobilisation des sûretés mobilières, le recours systématique aux garanties immobilières, les difficultés juridiques à réaliser les garanties.
Un état des choses qui pourrait s’expliquer par le fait que cette plateforme demeure très peu connue et utilisée par le public cible.
En effet, en tant que président du CNEF, le ministre des Finances note entre autres que les établissements de crédit et de microfinance ne respectent pas les obligations de télé-déclaration, certaines télé-déclarations sont erronées ou incomplètes, la consultation des données de la plateforme lors de l’analyse des dossiers de crédit n’est pas systématique, très peu de requêtes sont adressées au CNEF par rapport aux données centralisées par cette plateforme.
L’une des conséquences majeures de la non-prise en compte de cette plateforme par les établissements de crédit et les agents économiques est l’asymétrie des informations entre les prêteurs et les emprunteurs. Ce qui, de l’avis des experts, concourt à l’accumulation des créances en souffrance dans le secteur financier (554 milliards de FCFA décembre 2019, selon le ministère des finances), avec pour corollaire le renchérissement des coûts du crédit.
Par conséquent, Louis Paul Motaze a saisi l’occasion pour rappeler aux dirigeants des établissements de crédit et de microfinance qu’ils sont tenus, au terme de cette campagne qui s’étendra dans les dix régions du pays, de renseigner cette base de données au risque de s’exposer à des sanctions, pour ceux qui ne s’y conformeront pas.
Omer Kamga