AccueilSecteursEconomieLe Cameroun veut sauver Alucam de la faillite

Le Cameroun veut sauver Alucam de la faillite

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(BFI) – En 2020, les capitaux propres d’Alucam se chiffraient à -8,3 milliards FCFA, moins donc que la moitié de son capital social de 21 milliards FCFA. Cette situation fait peser un risque de dissolution sur cette entreprise à capitaux publics, unique producteur d’aluminium de la Cemac.

L’Etat du Cameroun est en négociation avec un pool de trois institutions financières européennes pour la reconstitution des capitaux de la Compagnie camerounaise de l’Aluminium (Alucam), unique producteur de ce métal dans l’ensemble de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale). Selon les informations de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), il s’agit du Fonds international pour la conservation de la nature tropicale (ITCF), du groupe financier franco-allemand BHF et de la Banque publique d’investissement (BPI).

Pour l’heure, on ignore par quel mécanisme, l’Etat, unique actionnaire d’Alucam, compte recapitaliser l’entreprise ; de même que ce qui est exactement attendu de chaque institution financière. La CTR ajoute juste qu’un roadshow a déjà été amorcé.

« Les performances financières d’Alucam, enregistrées au cours de l’exercice 2020, ont conduit la société dans une situation de faillite, nonobstant la fusion avec Socatral. Ainsi, en vue d’éviter la dissolution anticipée de ladite entreprise, une reconstitution des capitaux propres est nécessaire », justifie la CTR. Selon les chiffres de cette structure logée au ministère des Finances, les capitaux propres d’Alucam sont passés de 5,9 milliards FCFA en 2019 à -8,3 milliards FCFA en 2020, soit une baisse de 240,8%. Ils sont donc inférieurs à la moitié de son capital social chiffré à plus de 21 milliards FCFA.

Risques de dissolution

Selon l’article 665 de l’acte uniforme Ohada relatif au droit des sociétés commerciales et groupements d’intérêt économique, l’Etat du Cameroun a jusqu’en 2022 pour recapitaliser Alucam à concurrence d’un montant au moins égal à la moitié du capital social, soit plus de 10 milliards FCFA. Passé ce délai, ajoute l’article 667 du même texte, « tout intéressé peut demander en justice la dissolution de la société ».

Au-delà des enjeux juridiques, l’opération doit permettre à Alucam de retrouver ses pleines capacités de production, en tenant compte du comportement des marchés de l’aluminium et de l’alumine pour lesquels l’entreprise publique n’est que price-taker (entité qui accepte de pratiquer le prix imposé sur le marché international).

Bien qu’en baisse de 32% en 2020 (le résultat net d’exploitation est passé de -16 à -10,8 milliards de FCFA), le déséquilibre d’exploitation d’Alucam reste préoccupant en raison des charges d’exploitation importantes, indique la CTR. A titre d’illustration, ses charges de personnel représentent 160% de la valeur ajoutée. En plus, en 2020, le résultat net a été déficitaire de 14,393 milliards FCFA, précise Investir au Cameroun.

Rédaction
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