(BFI) – C’était l’objectif de la rencontre du 16 février dernier à Douala, entre le ministre camerounais des Finances, Louis Paul Motazé et les investisseurs de la capitale économique.
Il était question pour le membre du gouvernement d’amener ses interlocuteurs à s’intéresser au programme d’émission des titres du Cameroun en vue de récolter lesdits financements d’un montant total de 450 milliards de Fcfa au cours de cette année 2023.
Ce « road-show » du ministre des Finances pour l’achat des titres a laissé entrevoir « l’élargissement de la base des investisseurs et l’optimisation du marché secondaire des titres publics ». Car il sera plus exactement question de recueillir 250 milliards de Fcfa sur le marché de la Beac, et 200 milliards de Fcfa à la Bvmac, le marché financier sous-régional.
Des taux d’intérêt attractifs
Il faut dire que cette opération intervient dans un contexte de revalorisation des coûts des opérations du Cameroun sur le marché des titres publics lancé par la Beac en 2011. Ainsi, alors que le pays était habitué à s’endetter au plus à 3% sur ses bons du Trésor assimilables (BTA) depuis plusieurs années sur ce marché, le Cameroun a dû concéder aux investisseurs un taux d’intérêt moyen de 4,11% pour les opérations sur cette catégorie de titres, au cours du mois de décembre 2022.
Le chiffre est contenu dans le rapport sur les « statistiques mensuelles du marché des valeurs du Trésor », publié par la Beac et c’est le taux d’intérêt le plus élevé servi par le Cameroun sur ce marché depuis de nombreuses années.
Pour expliquer cette augmentation du coût des opérations du Cameroun, un pays plutôt enclin à une politique de taux d’intérêt bas, l’on cite la forte demande des financements par les États. À titre d’exemple, l’encours des valeurs du Trésor émises par les États de la Cemac sur le marché monétaire qui était à 3 282 milliards de Fcfa en 2021 est passé à 5 302,4 milliards de Fcfa à fin décembre 2022, en hausse de plus de 2 000 milliards de Fcfa en un an (+61%).
Le Cameroun a également adopté une stratégie hybride depuis l’année 2022. Ceci, en effectuant des opérations de levée de fonds aussi bien sur le marché des titres publics de la Beac, que sur le marché financier sous-régional (Bvmac). Une stratégie qui a notamment eu du succès en 2022 et que le pays entend dupliquer en cette année 2023.