(BFI) – Le président de la République a signé, hier 11 septembre 2025, un décret habilitant le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) à conclure, au nom de l’État du Cameroun, un accord de financement Murabaha avec la Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC), filiale du Groupe de la Banque islamique de développement (BID).
Ce financement, d’un montant de 102 millions d’euros, soit environ 66,9 milliards de FCFA, est destiné à soutenir le secteur agricole, en particulier l’acquisition d’intrants agricoles et la commercialisation du coton et du soja. Le décret prévoit également que le ministre, avec faculté de délégation, pourra signer les documents liés au renouvellement de cet accord.
Cet appui financier intervient dans un contexte où le Cameroun cherche à accroître la productivité agricole et à améliorer la compétitivité de ses filières stratégiques. Dans cette dynamique, l’agro-industrie Soyabeans Processing Industry of Cameroon (Soproicam SA) avait annoncé, le 16 avril dernier, la relance de ses activités sur 1 250 hectares de son site agricole d’Awa, à 60 km de Ngaoundéré (Adamaoua). Spécialisée dans la production et la transformation du soja, l’entreprise entend renforcer son approvisionnement local pour alimenter son unité de transformation de Yato (près de Douala), dont la capacité atteint 100 tonnes par jour.
Cette initiative vise à réduire la dépendance du pays aux importations de soja, évaluées à 24,7 milliards de FCFA en 2023, et à stimuler la production nationale. L’ambition est de passer de 50 000 tonnes prévues en 2025 à 100 000 tonnes d’ici 2030, grâce à l’implication de 50 000 agriculteurs.
Bonnes perspectives
La filière coton devrait également tirer profit du financement, alors que les producteurs ont déjà lancé une commande de 52 000 tonnes d’intrants agricoles, évaluée à 40 milliards de FCFA, pour sécuriser la campagne 2025/2026.
Selon les projections de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), la production nationale pourrait atteindre 350 100 tonnes de coton en 2025, contre 340 000 tonnes en 2024, confirmant ainsi les perspectives favorables de cette culture stratégique, qui reste un pilier des exportations camerounaises.