(BFI) – Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural l’affirme : « le Cameroun est prêt et continue de se préparer pour respecter le Règlement de l’Union européenne sur la déforestation et la dégradation des forêts (RDUE) ». Le texte européen impose que le cacao vendu dans l’Union européenne respecte sept exigences légales, dont l’obligation qu’il ne soit pas issu de la déforestation.
Gabriel Mbaïrobe rappelle que « notre gouvernement adhère complètement à l’initiative zéro déforestation dans le cacao. Sept ministères ont signé cet engagement ». Il s’exprimait le 16 décembre dernier à Yaoundé, lors de la cérémonie officielle de présentation du manuel d’appui à la diligence raisonnée sur la légalité du cacao dans le cadre du RDUE.
Selon le ministre, cette confiance « découle du fait que nous avons le potentiel et les outils pour appliquer la réglementation de l’Union européenne sans crainte ». Il met en avant un verger cacaoyer de 650 000 hectares et un levier technique : « Rien que les techniques de régénération, de densification et d’amélioration de la qualité peuvent nous permettre, sur ce verger, de tripler la production. Aujourd’hui, nos rendements se situent entre 450 et 500 kg à l’hectare ».
L’exécutif évoque également des gains de productivité via la recherche : « nous disposons (…) de nouvelles variétés, issues de la recherche, qui peuvent nous amener entre 1,5 tonne et 2 tonnes à l’hectare ». L’enjeu, en creux, est de sécuriser l’accès au marché européen en limitant la pression sur les forêts.
Cacao de savane et restauration des paysages
Le Cameroun met aussi en avant l’essor du « cacao de savane » : « Dans certains départements, dont le Mayo-Banyo et le Mbéré dans l’Adamaoua, ainsi que dans le nord du Noun, se produit à merveille le cacao de savane », indique Gabriel Mbaïrobe.
Dernier axe avancé : la restauration des paysages dégradés avec des partenaires. Le ministre précise : « Si la réglementation permet que certaines forêts soient déclassées, on peut y cultiver du cacao. Nous pourrons donc y faire du cacao après que les forestiers soient passés pour restaurer ces paysages ». Cette approche vise à concilier production et exigences environnementales, sous réserve du cadre réglementaire applicable.
Sept exigences légales
Le RDUE exige le respect de sept exigences légales : respect des droits d’utilisation des terres, protection de l’environnement, respect des droits des tiers, respect des droits du travail, respect des droits de l’homme protégés par le droit international, principe du consentement libre concernant les droits des peuples autochtones, ainsi que respect des réglementations en matière de fiscalité, de lutte contre la corruption, de commerce et de douanes.
Le Cameroun dit former depuis plusieurs années les parties prenantes de la filière cacao à ces exigences. Ce processus a abouti à la formalisation d’un manuel d’appui à la diligence raisonnée sur la légalité du cacao destiné au marché européen. La diligence raisonnée est présentée comme un processus continu visant à identifier, évaluer et atténuer les risques liés aux activités d’approvisionnement, avec des précautions à mettre en œuvre par les opérateurs pour chaque envoi dans le cadre du RDUE. À noter qu’initialement prévu pour le 1er janvier 2026, le RDUE pourrait finalement entrer en vigueur à compter du 1er janvier 2027.




