(BFI) – Le vendredi 4 juillet 2025, le ministre camerounais du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a reçu en audience, au nom du Premier ministre, Chef du Gouvernement, Chief Dr Joseph Dion Ngute, le Secrétaire général de la Zone de Libre Échange Continentale Africaine (ZLECAF), Wamkele Mene. Les échanges ont permis de dresser un bilan élogieux des progrès réalisés par le Cameroun dans la mise en œuvre de l’Accord relatif à la ZLECAF. Force est de constater que le travail est non seulement bien engagé mais également très avancé au Cameroun.
Depuis le lancement officiel des échanges intra-africains le 1er janvier 2021, seuls dix pays ont réussi à commercer sous ce régime préférentiel à travers la délivrance des certificats d’origine. Le Cameroun figure honorablement parmi ces pays pionniers et se distingue comme le seul pays d’Afrique Centrale à évoluer dans ce cadre d’excellence.
« Le contexte mondial actuel est un élément qui vient démontrer qu’il est important que nous comptions d’abord sur nos propres forces, de sortir de cette dépendance vis-à-vis du marché mondial, et de donner du sens à la ZLECAF », a déclaré Luc Magloire Mbarga Atangana.
Dans cette optique, le membre du Gouvernement a annoncé la mise en place prochaine d’instruments et d’outils incitatifs destinés à encourager les entreprises camerounaises à s’engager davantage dans cette dynamique continentale. Le Cameroun bénéficie déjà du Régime préférentiel communautaire dans le cadre de la sous-région Afrique Centrale, où il occupe une position de leader incontesté. Les autorités ont négocié et obtenu pour une centaine d’entreprises camerounaises des avantages significatifs du tarif préférentiel, tant au niveau de la CEMAC que de la CEAC.
L’innovation majeure annoncée par le Ministre réside dans l’extension de ces acquis au cadre continental de la ZLECAF. Les entreprises camerounaises déjà enregistrées comme entreprises CEMAC ou CEEAC bénéficieront dans les prochains jours du statut d’exportateurs agréés, leur permettant de commercer sans avoir à apporter constamment la preuve de l’origine de leurs produits. « C’est la première mesure concrète que nous allons prendre pour inciter ces entreprises à sortir de l’espace sous-régional pour évoluer dans l’espace continental », a précisé le Ministre.
Luc Magloire Mbarga Atangana a également évoqué un autre dispositif prévu par les textes de la ZLECAF : le statut de “Société de commerce” destiné aux entreprises les plus dynamiques. Ce statut ouvre des droits à des financements auprès d’institutions prestigieuses comme Afreximbank ou la Banque africaine de Développement (BAD). Ici encore, le Cameroun innove par rapport aux autres pays ayant déjà accordé ce statut à leurs entreprises.
« Pendant longtemps nos pays ont préféré commercer avec les pays lointains, il faut aujourd’hui inverser la tendance et donner la priorité au marché africain », a souligné avec le Ministre du commerce, tout en rappelant l’urgence de réorienter les flux commerciaux vers l’intérieur du continent.
Le Secrétaire général de la Zlecaf, Wamkele Meme, après avoir exprimé sa profonde gratitude pour le soutien constant du Gouvernement camerounais et adressé ses vives félicitations pour la participation remarquable du pays à l’Initiative du Commerce Guidé de la ZLECAF, a soulevé la question importante des infrastructures. Il a relevé que le commerce intra-africain demeure onéreux en raison du coût des transactions, lui-même lié au déficit infrastructurel. « Il est question de travailler sur la création des infrastructures nécessaires aux échanges », a-t-il indiqué.
Dans cette perspective, un projet ambitieux est en cours et sera entièrement financé par le Secrétariat général de la ZLECAF : la rénovation du marché de Kyé-Ossi, point stratégique entre le Cameroun, le Gabon et la Guinée Équatoriale. Ce projet novateur entend créer un Poste frontalier unique et digitalisé à Kyé-Ossi, afin de favoriser les échanges entre ces trois pays et servant de modèle pour d’autres pays de la sous-région et au-delà.
Les deux personnalités ont également abordé les opportunités de renforcement des capacités du secteur privé, toute chose qui explique l’approche holistique adoptée par les autorités camerounaises dans la mise en œuvre de la ZLECAF.
Omer Kamga