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Le Cameroun projette de lever 1 130 milliards Fcfa sur le marché monétaire de la Cemac en 2025

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Les BTA (emprunts de courtes durées), émises sur le marché des titres publics de la Banque centrale commune aux 6 pays de la Cemac, sont une nouvelle fois au cœur de la stratégie de financement du Cameroun. Pour ce faire, le pays s’est le plus tourné vers les bons de 26 semaines (490 milliards de Fcfa) et 52 semaines de maturité (175 milliards de Fcfa). En ce qui concerne les titres de longue maturité, les OTA 5 et 6 ans seront les plus sollicités avec des levées de 110 milliards de Fcfa pour chaque instrument.

D’après le calendrier annuel consulté par EcoMatin, le Cameroun ne compte pas émettre cette année 2025, un appel d’offre à l’épargne (Emprunt obligataire) sur le marché financier de la Cemac. Toutefois, le ministère des Finances (Minfi) pourrait l’annoncer au courant de l’année, ce qui modifierait les objectifs de collecte. De plus, le Minfi a rendu public le document prévisionnel des émissions des titres publics du pays sur le 1er trimestre 2025. Il en ressort qu’entre janvier et mars, le Cameroun sera à la recherche de 230,4 milliards de Fcfa ; soit 35 milliards de Fcfa en janvier, 65 milliards de Fcfa en Février et 130,4 milliards de Fcfa en mars 2025.

Cependant, le pays, comme ses voisins de la sous-région, fait face à des défis sur le marché, exacerbés par un durcissement des conditions d’emprunt et un resserrement de la politique monétaire, orchestrés par la Banque centrale pour contenir l’inflation croissante. Cette nouvelle donne contraint le Cameroun, historiquement friand de taux d’intérêt bas, à s’arrimer, tout relevant ses taux de rémunération sur ses opérations du marché. Pour preuve, en octobre 2024, les données de la Cellule de règlement et de conservation des titres (CRCT) révèlent une augmentation significative du taux d’intérêt moyen sur les BTA émises par le Cameroun, atteignant 6,9 %. Cette rémunération représente la plus élevée des 12 dernières années, avec une augmentation de 2 % par rapport à la moyenne de 5,8 % observée entre octobre 2023 et octobre 2024.

Somme toute, la révision par la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) des taux de pondération aux États qui va jusqu’à 100 % pour certains pays crée des incertitudes sur la capacité du Cameroun à atteindre ses objectifs de financement sur le marché régional. Cette mesure qui vise à dissuader les banques à prêter aux États compte tenu de leur forte exposition au risque souverain, pourrait compromettre l’exécution des budgets des pays de la Cemac, à moins que le régulateur ne décide de revenir sur sa décision. Selon les données officielles, l’exposition des banques au risque souverain (sur les prêts et titres) dans la région est passée de 10 % à fin 2015 à 31 % du total des actifs à fin 2023, ce qui menace la stabilité du système financier. Cette mesure n’est pas sans conséquence sur les levées de fonds Cameroun. Alors que le pays recherchait le 1er janvier dernier une enveloppe de 10 milliards de Fcfa sur une BTA 52 semaines, celui-ci n’a que collecté 8,5 milliards de Fcfa.

Rédaction
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