(BFI) – Mardi 14 octobre 2025, le Directeur Général des Douanes, FONGOD Edwin NUVAGA, a présidé une séance de concertation avec les acteurs locaux des secteurs miniers à Yaoundé. Les échanges ont débouché sur la consolidation d’une synergie entre les Douanes, le Ministère de l’industrie, des mines et du développement technologique et la Société nationale des Mines (SONAMINES) relativement à la taxation et au suivi des opérations d’exportation du minerai de fer et de la bauxite.
Le Cameroun possède d’importants gisements de minerai de fer et de bauxite, avec des projets d’exploitation en cours et prévus. Pour le minerai de fer, des sites comme Mbalam-Nabeba, Kribi-Lobé et Bipindi-Grand Zambi sont concernés, tandis que pour la bauxite, de vastes réserves sont identifiées, notamment la bauxite à haute teneur de Minim-Martap.
Réunis autour du directeur général des Douanes, Fongod Edwin Nuvaga, les représentants du ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt), de la Société nationale des mines (Sonamines) et des directions opérationnelles de la DGD (notamment DGD3, DGD7 et DGD9) ont planché sur un dispositif fiscal et logistique destiné à mieux capter les recettes issues des matières premières extractives.
L’accent a été mis sur la mutualisation des ressources, la prévisibilité et la traçabilité des flux miniers à l’exportation. Selon les services des Douanes, des taux fiscaux spécifiques sont en cours de définition pour encadrer les exportations de fer, de bauxite et de pétrole brut. Les détails de ce dispositif devraient figurer dans la Loi de Finances 2026.
Pour l’administration douanière, il s’agit d’un levier majeur de consolidation budgétaire. « Cette démarche appelle une mutualisation des ressources pour capter le maximum de recettes à l’exportation des minerais de fer et de la bauxite. Outre l’élargissement de l’assiette fiscale, l’objectif de cette concertation est d’encourager la transformation locale des matières premières extractives », précisent les services de la DGD.
Cette orientation marque une volonté claire du gouvernement de sécuriser les recettes d’exportation tout en stimulant la transformation industrielle locale, afin de réduire la dépendance aux revenus pétroliers et d’améliorer la résilience de l’économie nationale.
Le Cameroun s’appuie sur un sous-sol riche et diversifié. Le pays dispose de gisements majeurs de minerai de fer à Mbalam-Nabeba. Un projet transfrontalier entre le Cameroun et le Congo, visant à devenir l’un des principaux producteurs de fer au niveau mondial. Kribi-Lobé (estimé à 630 millions de tonnes) est une mine dont la réserve est estimée à 630 millions de tonnes. Bipindi-Grand Zambi est une mine inaugurée en septembre 2025, fruit d’un partenariat avec le groupe chinois Sinosteel. Le potentiel minier de ces sites est estimé à plus de 3 milliards de tonnes de minerai de fer. Le Cameroun a lancé des projets pour exporter du minerai de fer, notamment via la mine de Lobé.
En ce qui concerne la bauxite, le Cameroun dispose d’un potentiel de plus de 99,1 millions de tonnes à exploiter sur 20 ans. La bauxite à haute teneur est à plus de 100 millions de tonnes identifiées, avec une teneur en alumine de 51%. 600 millions de tonnes de bauxite ordinaire ont été identifiées. Des projets d’exportation de bauxite ont été annoncés, notamment pour la bauxite à haute teneur. Le chemin de fer reliant le site de Minim-Martap au Port de Douala est en cours de construction, ce qui facilitera le transport de la bauxite.
Cette synergie d’action vise à monétiser le potentiel minier national dans un contexte de resserrement des conditions financières internationales et de volatilité des cours du pétrole. Déjà en 2014, une étude gouvernementale appuyée par la Banque mondiale recensait plus de 300 nouveaux gisements répartis sur cinq régions, un potentiel encore largement inexploité à ce jour.
Omer Kamga