(BFI) – Vendredi 10 mai 2024, le ministre camerounais de l’Energie, Gaston Essomba, a officiellement lancé l’injection dans les réseaux de distribution électrique des 60 premiers mégawatts de la centrale hydroélectrique de Nachtigal. L’infrastructure dont la pleine capacité est de 420 MW devrait être pleinement active d’ici le mois de décembre prochain.
Il est en effet prévu que chaque mois 60 MW supplémentaires soient ajoutés au Réseau Interconnecté Sud jusqu’à l’atteinte de la capacité prévue par le projet. Une fois cette étape atteinte, Nachtigal deviendra la centrale électrique la plus puissante du pays.
Le Réseau Interconnecté Sud compte sept régions à savoir, le Centre, le Sud, le Littoral, l’Est, l’Ouest, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. « La finalisation et la mise en service commerciale de cette centrale en 2024 induira significativement une augmentation de l’offre en énergie électrique dans le système électrique national avec pour corollaire l’amélioration du service public de l’électricité », a déclaré le ministre, lors de son discours inaugural. L’ambition des autorités camerounaises est surtout de faciliter l’accès à l’énergie au secteur industriel, dont les besoins sont sans cesse croissants.
Si l’atteinte de cette étape est importante dans les efforts visant à garantir l’accès à l’électricité pour tous, cette augmentation de la capacité installée ne réglera pas le défi des ruptures d’électricité dans le pays. En effet, les capacités de transport et de distribution existantes restent faibles. Une faiblesse qui se traduit notamment par la vétusté des infrastructures de distribution.
Par ailleurs, la société chargée du transport de l’énergie électrique (SONATREL) a pris du retard dans les travaux de mise à disposition des capacités de transport et il n’est pas sûr que l’analyse de marché de consommation électrique est restée la même. Or, Gaston Essomba a relevé que la consommation effective de l’électricité de Nachtigal est tributaire de l’augmentation des capacités du réseau et des capacités de transformation des postes, ce qui aboutira à l’amélioration de la qualité de la fourniture en énergie électrique auprès des industries et des ménages.
Les défis liés au transport de l’électricité sont tels que le Plan directeur d’électrification rurale (PDER) prévoit que si des investissements conséquents ne sont pas réalisés au cours des prochaines années, l’accès à l’électricité restera faible dans le pays, malgré les développements infrastructurels en cours dans le secteur de l’énergie.
D’autres contraintes existent également au niveau du remplacement des unités de comptage dans l’optique de réduire la fraude et d’accroître les recouvrements auprès des clients.
Placide Onguéné