(BFI) – Le Cameroun vient de formaliser son entrée dans le capital de Sinosteel Cam S.A, société en charge du développement du projet de fer de Lobé-Kribi, dans la région du Sud. Les actionnaires de Sinosteel Cameroon ont signé le 7 novembre 2025 à Yaoundé, un pacte d’actionnaire qui encadre désormais leurs relations, tout en intégrant les accords spécifiques établis en faveur de l’Etat.
Cet acte qui parachève la cession de 10% d’action à titre gratuit au profit du Cameroun, annoncée dès la signature du contrat minier en 2022, a réuni coté cameroun, Serge Hervé Boyogueno, directeur général de la société nationale des mines (Sonamines) et représentant de l’Etat, et Wan Ti, administrateur général de Sinosteel Cameroon, côté chinois.
Selon les parties, le pacte d’actionnaire signé le 7 novembre dernier « reprend les droits et obligations des actionnaires dans le cadre des organes sociaux, et consacre également les droits particuliers liés à la gestion et à la rémunération de l’actionnariat de l’Etat ». L’opération tire son fondement de l’Acte Uniforme OHADA relatif au droit des sociétés commerciales, qui autorise les actionnaires à conclure des conventions extrastatutaires pour structurer leurs relations économiques.
Cette signature fait suite à une assemblée générale tenu le 9 octobre 2025 à Kribi, au cours de laquelle Sinosteel Corporation Ltd et Africa Mines, le troisième actionnaire du projet, avait officiellement acté la cession des 10% des parts gratuites à l’Etat du Cameroun. Avec cette formalisation, le Cameroun devient actionnaire à part entière de la société, en plus de sa part de production minière, qui lui reviendra dès la première année d’exploitation commerciale.
Sur le plan industriel, l’entreprise prévoit de produire chaque année 10 millions de tonne de fer brut à 33% de teneur, donc 4 millions de tonne seront enrichies pour atteindre plus de 60% de teneur. Le gisement de Lobé-Kribi, dont le permis d’exploitation a été attribué le 22 juillet 2022, recèle selon les estimations 632 millions de tonne de fer, exploitables sur plus de 50 ans.
Selon la convention signée avec l’Etat, la mise en exploitation du gisement procurera 22,9 milliards de Fcfa de revenu annuels au Cameroun dont 4,9 milliards de Fcfa destinés aux communautés locales. Ce montant se compose de la taxe Ad Valorem (14 milliards de Fcfa dont 3,5 milliards de Fcfa pour les communautés locales), de la taxe à l’exportation (4,7 milliards de Fcfa) et de la part de 1% revenant à l’Etat Camerounais (2,8 milliards de Fcfa). A cela s’ajoute 1,4 milliards de Fcfa pour le compte spécial de développement des capacités locales prévu par le Code minier.




