(BFI) – Le lundi 22 juillet 2024, à Yaoundé, a eu lieu le lancement de l’évaluation du système national des soins d’urgences. Présidé par le Secrétaire Général, le Pr Louis Richard NJOCK du Ministère de la Santé Publique, cette cérémonie marque une étape clé dans l’amélioration la qualité des soins, une priorité pour le Cameroun.
Pour Louis Richard Njock, représentant personnel du ministre, la pandémie à coronavirus a démontré la fragilité du système de santé. Face à cette réalité, il est impératif pour chaque État de renforcer ses infrastructures de santé pour mieux répondre aux crises futures. Le Cameroun se lance dans une transformation ambitieuse de son système de santé, avec une attention particulière portée à l’amélioration des soins d’urgence. Cette évaluation va donc permettre de renforcer le système des urgences pour qu’il soit plus robuste et résilient.
Selon Dr Tania Bissouma-Lediou, coordinatrice en charge des politiques et systèmes de santé au bureau de l’OMS/ Cameroun, 24 millions de décès dans le monde sont dus aux maladies nécessitant une prise en charge dans un service des urgences médicales. Elle relève aussi que ces maladies figuraient en 2019, parmi les 10 premières causes de décès au Cameroun. Également présentée comme préoccupante, la situation de 5 millions de personnes à travers le monde, qui n’ont pas accès à des soins chirurgicaux et anesthésiques (SCA) de qualité, sécurisés et accessibles.
En 2017, une évaluation nationale menée avec l’outil OMS ECSA ( Emergency Care System Assesment) avait mis en évidence les défis du système de soins d’urgence et proposé des recommandations pour aligner les pratiques sur les standards internationaux. Depuis, des avancées notables ont été réalisées, notamment avec la création du Centre des Urgences de Yaoundé (CURY) en collaboration avec l’Agence Coréenne de Coopération Internationale (KOICA) en 2014. Toutefois, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour surmonter les défis persistants et améliorer la qualité des soins d’urgence.
Le système de soins d’urgence est un pilier vital de toute infrastructure sanitaire, garantissant des interventions rapides et efficaces pour sauver des vies. L’évaluation actuelle vise à dresser un état des lieux complet, mesurer les progrès réalisés et élaborer un plan national pour le développement des services d’urgence médicaux et chirurgicaux. Cela inclura la collecte de données dans les dix régions du pays, suivie d’une analyse approfondie pour définir des priorités et des recommandations stratégiques. Les insuffisances actuelles en matière d’accessibilité, de qualité des infrastructures et de formation du personnel médical, ainsi que l’optimisation des ressources et la coordination et régulation doivent être adressées pour garantir des soins rapides et adaptés.
Le représentant du Dr Phanuel Habimana, Représentant Résident de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)au Cameroun, a salué les efforts du gouvernement pour des soins d’urgence plus performants au Cameroun. Il cite entre autres: la mise en place du service d’aide médicale urgente (SAMU) en 2024, la création du centre des urgences de Yaoundé (CURY) en 2014, le renforcement des capacités des professionnels des pratiques en urgence, l’amélioration du plateau technique dans les formations sanitaires impliquées dans la prise en charge des urgences médicales.
« L’évaluation prévue, des systèmes d’urgence chirurgico-médicales du Cameroun, est une évaluation qui va nous donner l’analyse situationnelle sur les capacités des services d’urgences médicales à pouvoir prendre en charge les situations d’urgence, c’est à dire les situations nécessitant une intervention rapide pour sauver la vie d’un individu », souligne le Dr Tania Bissouma-Lediou.
Selon l’expert, cette analyse situationnelle devrait permettre de voir là où il y a nécessité de renforcer les capacités en terme de ressources humaines, la formation, les infrastructures et tous les services supports. Notamment les technologies, un numéro vert pour l’assistance, les intrants « parce qu’il y a besoin d’avoir les médicaments », et tous les aspects liés à tout ce qui est diagnostic rapide pour pouvoir identifier de quoi souffre le patient.
Après cet état des lieux, la coordinatrice en charge des politiques et systèmes de santé au bureau de l’OMS/ Cameroun affirme qu’il faudra élaborer un plan d’actions pour renforcer les capacités des structures en charge des urgences médicales et enfin, élever les capacités de ces services pour pouvoir répondre aux besoins des patients qui nécessitent des interventions afin de les prendre en charge.
Dans son allocution, le Pr Louis Richard NJOCK qui parlait au nom de Monsieur le Ministre de la Santé Publique a souligné que cette démarche s’inscrit dans une dynamique de progrès continu, visant à réduire les délais d’intervention et à augmenter le taux de survie des patients en situation d’urgence. Le gouvernement réaffirme son engagement à investir dans la santé publique pour garantir des services de qualité à tous les citoyens. De plus, l’évaluation du système national des soins d’urgence représente une occasion déterminante pour renforcer le système de santé camerounais et assurer des soins d’urgence rapides, accessibles et de qualité pour chaque citoyen. Une mobilisation collective est essentielle pour réussir cette transformation.
Omer Kamga