(BFI) – Selon la start-up britannique WorldRemit, qui revendique le leadership mondial du transfert d’argent digital, le Cameroun a déjà reçu en 2022, via sa plateforme, des envois pour un montant total de 75 millions de livres sterling (soit 57,2 milliards de FCFA au cours actuel de la monnaie britannique).
Malgré les prévisions de la Banque mondiale, qui projette une baisse de la croissance des transferts de fonds vers l’Afrique subsaharienne en 2023 (de +5,2% en 2022 à seulement +3,9% en 2023), en raison de l’accalmie autour de la pandémie du coronavirus qui a boosté ces transferts depuis 2021 (+16,4%), la start-up britannique affiche plutôt un certain optimisme en ce qui concerne ses activités au Cameroun.
« Étant donné que la préférence pour les outils et services numériques permettant d’effectuer des transferts d’argent est accrue, les transferts de fonds numériques continueront de croître régulièrement tout au long de l’année 2023. Cette évolution vers le numérique, profondément accentuée par la pandémie, devrait se poursuivre. Car, de nombreux clients férus de technologie optent pour des services plus avantageux et plus pratiques », analyse Imane Charioui, directeur de WorldRemit pour l’Afrique francophone et le Moyen-Orient, dans un article intitulé « les fonds transférés au Cameroun depuis l’année 2022 se poursuivront-ils en 2023 ? ».
Poursuivant sa prévision optimiste sur le marché du transfert d’argent de la diaspora camerounaise en 2023, Imane Charioui soutient qu’« au Cameroun, la technologie occupe une place de choix dans la vie des populations, et les transferts de fonds ne font pas exception. Secteur relativement récent il y a une dizaine d’années, les transferts d’argent et les envois de fonds numériques sont non seulement destinés à durer, mais ils deviennent peu à peu la méthode de prédilection des clients, en prouvant qu’ils sont tout aussi sûrs qu’un transfert bancaire et beaucoup plus rapides, moins chers et plus pratiques ».
Au demeurant, en dehors de l’attachement des populations camerounaises à la technologie, que l’analyste de WorldRemit excipe pour justifier l’embellie annoncée sur le marché du transfert d’argent de la diaspora camerounaise en 2023, le Cameroun est depuis longtemps un marché très porteur pour le leader mondial du transfert d’argent digital. « Le Cameroun est notre marché d’Afrique francophone le plus important et avec la croissance la plus rapide, avec 120% de croissance annuelle », avait déjà révélé en 2018 Andrew Stewart, alors directeur régional Afrique et Moyen-Orient chez WorldRemit.
Selon ses responsables, la percée au Cameroun de cette fintech britannique, depuis son arrivée dans le pays en 2016, s’explique, entre autres raisons, par sa capacité à prendre « en charge les transferts directs vers des portefeuilles Mobile Money », activité des opérateurs de téléphonie mobile en pleine expansion dans le pays. Par exemple, les données de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) révèlent qu’en 2020, le Cameroun détenait à lui tout seul 64,8% des comptes et réalisait 73,1% des transactions sur le Mobile Money dans la zone Cemac, espace communautaire à six États (le Cameroun, le Congo, le Gabon, le Tchad, La RCA et la Guinée équatoriale).