(BFI) – La fermeture des frontières a privé de nombreux producteurs cameroumais de tomates de leurs juteuses recettes d’exportation dans la zone CEMAC. Ils ont dû se rabattre sur le marché national en cassant les prix et en sacrifiant leur rentablité.
Au cours d’une réunion interministérielle tenue le 16 juillet par visioconférence et présidée par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, un plan de relance de la filière tomate a été annoncé dans les prochaines semaines.
Et pour cause, il est apparu que la fermeture des frontières dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 au Cameroun a entraîné une baisse des exportations de tomate vers les pays voisins [notamment en Guinée Équatoriale, Gabon et Congo] et une réduction drastique des marges de rentabilité des opérateurs de cette filière.
Comme solution à ce problème, le gouvernement a indiqué que « le plan de relance de la production locale de tomate en cours d’élaboration prévoit une série de mesures d’accompagnement dont l’identification des coopératives les plus impactées par le Covid-19, le renforcement des capacités techniques de production et de transformation des tomates et l’appui des agriculteurs en intrants agricoles ».
Depuis la fermeture des frontières du pays ordonnée le 17 mars 2020, les producteurs sont obligés de vendre, dans certaines villes du Cameroun, la tomate à 2 000 voire 1500 FCFA le cageot alors qu’en temps ordinaire il faut débourser jusqu’à 7 000 FCFA, soit un gap de près 5000 FCFA. Quand la forte pluviométrie s’y mêle, le cageot de tomates est parfois vendu entre 11 et 12 000 FCFA.
Mais, à en croire certains revendeurs de ce produit, dans une exploitation normale, un cageot de tomates qui est vendu à 2500 francs CFA permet de dégager une marge commerciale de 30% après avoir soustrait toutes les charges (achat de la marchandise, approvisionnement…).
Et la tomate se vend à un prix plus élevé simplement parce que pour avoir la garantie de s’approvisionner, les clients venus des pays de la sous-région proposent un prix d’achat du cageot de tomates au-delà de 10 000 FCFA. Le prix de référence est ainsi connu de tous, comme c’est le cas pour le pétrole au niveau international. Avec la pandémie et ses difficultés de déplacement, ce « prix de référence du marché » a volé en éclat, ramenant les prix à leurs valeurs plus ou moins réelles.