AccueilSecteursAgro-alimentaireLe Cameroun envisage importer 90 000 tonnes d’huile de palme brute en 2020

Le Cameroun envisage importer 90 000 tonnes d’huile de palme brute en 2020

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(BFI) – Bien qu’étant affectés par la crise du Coronavirus, les producteurs des huiles végétales raffinées et de savon au Cameroun semblent déjà préparer l’après-crise sanitaire.

En effet, en dépit des effets de la Covid-19, qui ont provoqué une baisse d’activité de 40% dans ce secteur, selon les opérateurs, ces derniers vont importer une cargaison de 90 000 tonnes d’huile de palme brute au cours de l’année 2020, afin de garantir l’approvisionnement des usines de raffinage en matière première. Selon une source autorisée, telle est la décision que vient de prendre le Comité de régulation de la filière des oléagineux. Les cargaisons à importer pourraient venir du Gabon, pays devenu fournisseur d’huile de palme au Cameroun depuis quelques années, à la faveur de la réalisation d’un projet agro-industriel par la firme singapourienne Olam, avec le concours de l’État gabonais.

Les importations annoncées devraient pouvoir bénéficier des facilités habituelles, telles que l’exonération de la TVA et le droit de douane à 5%. Une requête a déjà été adressée au gouvernement à cet effet, apprend-on de sources autorisées.

Explosion de la demande

Pour rappel, selon les opérateurs de la filière, depuis plusieurs années, le Cameroun fait face à un déficit structurel dans la production de l’huile de palme, de l’ordre de 130 000 tonnes, chaque année. « Le déficit structurel de 130 000 tonnes dont nous parlons souvent est un déficit nominal, qui est différent du déficit réel. Ce déficit nominal est calculé sur la basse de 50% des capacités des entreprises de transformation. Sur la base des capacités réelles des transformateurs, le déficit est effectivement beaucoup plus important », avait expliqué Emmanuel Koulou Ada, le président du Comité de régulation de la filière des oléagineux.

En effet, explique l’Association des raffineurs des oléagineux (Asroc), grâce aux avantages prévus par la loi de 2013 (révisée en 2017) portant incitations à l’investissement privé en République du Cameroun, les transformateurs (huiles raffinées, savons de ménage et de toilette, etc.) ont accéléré les investissements dans cette filière.

Selon Jacquis Kemleu Tchabgou, cette accélération des investissements dans la transformation a occasionné une augmentation substantielle de la demande d’huile de palme, ces dernières années.

Cette demande, apprend-on de la même source, est actuellement estimée à plus d’un million de tonnes. Pourtant, à en croire les pointages du ministère de l’Agriculture, l’offre locale d’huile de palme est passée de 343 000 tonnes en 2014 à 413 000 tonnes en 2018, et est projetée à 450 000 tonnes en cette année 2020. Toute chose qui révèle toujours un important gap entre les besoins réels des transformateurs et la production nationale.

Omer Kamga

Rédaction
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