(BFI) – Le Cameroun poursuit son voyage sur les voies de l’assainissement en ce qui concerne la gestion des agents publics et pensionnés. Une réforme initiée par le ministère des Finances permet de sécuriser ce document et d’en simplifier la délivrance.
La dernière réforme en date porte sur la délivrance de l’attestation de virement irrévocable de salaire (AVI). Un document administratif qui fait office de garantie exigée par les banques et les établissements de micro-finance, lorsqu’un agent public sollicite un crédit. Ainsi, le 17 septembre dernier, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a signé une note précisant les modalités d’organisation, de fonctionnement et du suivi-évaluation du processus de production de l’AVI. Une note explicative indique que « cet acte consacre l’informatisation du processus de délivrance » de ce document.
Jusqu’ici, cette opération était soumise à un traitement manuel et centralisé dans la seule ville de Yaoundé. Un procédé qui obligeait tous les agents de l’Etat, peu importe leur lieu d’affectation sur le territoire national, à se rendre à la capitale pour s’en procurer. Il était par ailleurs source de fraudes multiples de la part de certains usagers. Une source proche du dossier au Minfi affirme que « les fiches à remplir à la main se vendaient en route auprès des démarcheurs », ce qui en faisant une source de rançonnement des demandeurs de service.
Avec l’informatisation entamée au lendemain de la note du ministre Louis Paul Motaze, il faut désormais une demande timbrée et une photocopie de la carte nationale d’identité. Il suffit ensuite de renseigner le matricule de l’agent public dans l’application créée à cet effet. La plateforme génère alors automatiquement les informations de ce dernier. Afin de sécuriser le système, des codes-barres sont utilisés. Ceux-ci permettent de retracer les différentes opérations de la plateforme, avec, d’un côté, les données de l’usager, et de l’autre, l’identité de l’inspecteur qui se connecte avec son compte pour le servir. « Nous comptons élargir le processus aux banques, pour qu’elles puissent vérifier l’authenticité de l’AVI. Les banquiers auront donc accès à l’application à travers une fenêtre », explique-t-on au Minfi.
Le nouveau processus devrait aboutir à une déconcentration du processus. « Dans la pratique, l’instruction ministérielle retire le monopole du traitement des dossiers de demande de délivrance de l’AVI à la seule Brigade de contrôle de la solde et des pensions », explique la note produite au Minfi. En clair, d’ici quelques semaines, les services déconcentrés de cette administration, les contrôles régionaux et départementaux deviendront eux aussi des points de délivrance. La fin d’une ère de tracasseries.
Elise Nguélé