(BFI) – C’est à travers un communiqué de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) que la nouvelle a été rendue publique lundi 16 novembre dernier. « Le Trésor public du Cameroun, émetteur de la valeur « ECMR 5,6% NET 2018-2023 » a procédé le 16 novembre 2020, à l’amortissement du principal à hauteur de 50 milliards de Fcfa », a annoncé la banque.
A cette enveloppe, il faut ajouter 11,2 milliards de Fcfa couvrant les intérêts pour ce premier quart. Soit un total de 61,2 milliards de Fcfa mis en paiement. En d’autres termes, le Cameroun a commencé à rembourser l’emprunt obligataire 2018-2023. Et depuis le 17 novembre donc, les souscripteurs ont commencé à percevoir leur argent, à hauteur, selon le communiqué de la BEAC, de 3060 Fcfa le coupon (2500 Fcfa au titre de l’amortissement et 560 Fcfa pour les intérêts) pour les 10 000 Fcfa investis sur chaque obligation de l’emprunt obligataire. Quand on sait que le minimum de prise était de 30 obligations, le plus petit des souscripteurs peut donc compter 91 800 Fcfa dans sa besace en ce moment. Ce qui fait dire aux spécialistes de cette activité que les titres publics sont un moyen plus rentable de « transformer son épargne en investissement. »
Pour permettre au Cameroun de respecter ce calendrier de remboursement, un compte dit séquestre avait été ouvert à la BEAC et le Trésor public y constitue une réserve mensuelle d’environ cinq milliards de Fcfa. C’est dire si les pouvoirs publics, malgré la conjoncture difficile, mettent tout en œuvre pour que la signature de l’Etat reste crédible. C’est dans cette même logique qu’au mois d’octobre dernier, une enveloppe de 47 milliards de Fcfa a été mise en paiement pour le troisième remboursement de l’emprunt obligataire 2016-2021, qui avait permis de lever un peu plus de 173 milliards de Fcfa.
Pour mémoire, en lançant cet appel public à l’épargne en fin 2018, le Cameroun était en quête de 150 milliards de Fcfa, mais au terme de l’opération, le Trésor public avait retenu 200 milliards sur les 207 milliards proposés par l’ensemble des souscripteurs, dont neuf banques et institutions financières. Le Cameroun paie ainsi le premier quart de ce remboursement étalé sur quatre ans, jusqu’en 2023.
Les financements ainsi mobilisés étaient destinés à la réalisation ou la finalisation d’une quarantaine de projets d’infrastructures en cours dans les 10 régions du pays. Avec une part importante réservée aux projets liés à l’organisation par le Cameroun de la Coupe d’Afrique des Nations de football.
André Noir