(BFI) – Vendredi 02 août 2024, le chef de l’Etat burkinabé, le Capitaine Ibrahim TRAORÉ a procédé au lancement des activités de la Banque des dépôts du Trésor. Cet événement s’inscrit dans la volonté du gouvernement de renforcer la souveraineté économique et financière du pays. Avec cette nouvelle institution, les autorités visent à offrir au Burkina Faso une souveraineté économique et financière.
La Banque des dépôts du Trésor du Burkina Faso a officiellement été lancée le vendredi 2 août 2024. Elle se veut être un symbole de la souveraineté économique et financière du pays selon le chef de l’Etat burkinabè et devrait offrir aux citoyens des services bancaires disponibles et accessibles sur toute l’étendue du territoire, à travers les trésoreries régionales, provinciales et départementales. Cet établissement fonctionnera comme toutes les banques traditionnelles en opérant dans le pays, proposant aux particuliers et entreprises des services d’intermédiation bancaire portant sur la collecte des dépôts et l’octroi de crédits. Cette institution se chargera également de centraliser les fonds publics en vue d’une meilleure gestion de la trésorerie de l’Etat.
« Avec la Banque des dépôts du Trésor, il ne sera plus possible pour les structures publiques et certains services administratifs de détenir d’importants dépôts bancaires pendant que le Trésor a recours à des emprunts à des taux parfois onéreux. Cette banque va permettre au Trésor public de bien jouer son rôle de gestion optimale des ressources publiques », a indiqué Aboubakar Nacanabo, ministre de l’Economie et des Finances du Burkina Faso.
Désormais opérationnelle, « la nouvelle banque du Trésor public pourrait représenter une concurrence sérieuse pour les banques privées sur plusieurs segments de leurs activités, notamment en attirant des dépôts et en fournissant des services financiers aux entreprises. Les clients pourraient y ouvrir tout type de comptes de dépôts, bénéficier des produits/services de la monétique », a expliqué Hamadou Bonkoungou, directeur de l’agence BMCE Bank of Africa Burkina Faso, en janvier 2024, à quelques semaines de l’annonce de la mise sur pied de l’institution.
Selon ce financier, il est possible qu’une partie des ressources financières se déplacent vers la Banque du Trésor public burkinabè, ce qui pourrait poser des défis aux banques privées dans leur rôle d’intermédiation, limitant potentiellement leurs capacités à investir dans des projets locaux et à soutenir la croissance des entreprises. Certaines structures étatiques et paraétatiques, grosses pourvoyeuses de ressources stables pourraient clôturer leurs comptes dans des banques commerciales au profit de la Banque du Trésor, a-t-il indiqué.
André Noir