(BFI) – Depuis le vendredi 1er janvier, toutes les dispositions contenues dans la loi de finances 2021 sont réalisables. Le journal élaboré par le ministère en charge de l’Economie énumère les actions à mener grâce à une enveloppe de 1 406,5 milliards de Fcfa.
C’est dans un communiqué publié le 30 décembre dernier que le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, a informé les ordonnateurs, maîtres d’ouvrages et maîtres d’ouvrages délégués, les contrôleurs financiers et comptables publics, ainsi que les opérateurs économiques, de ce que le budget de l’Etat pour l’exercice 2021 serait exécutoire dès le 1er janvier. Une pratique qui tend à devenir une tradition depuis plusieurs années. Dans la foulée, le Minfi a également signé la circulaire portant instructions relatives à l’exécution des lois de finances, au suivi et au contrôle de l’exécution du budget de l’État et autres entités publiques.
Le budget de l’année 2021, équilibré en recettes et en dépenses à 4 865,2 milliards de Fcfa, va être exécuté dans un contexte marqué par des incertitudes (persistance du Covid-19 avec ses répercussions économiques, la chute des cours du pétrole brut, etc.) qui « appellent à plus de prudence et de vigilance de la part du gouvernement », souligne le Minfi dans sa circulaire. Il est donc attendu de tous les acteurs de la chaîne d’exécution, une discipline budgétaire rigoureuse. « L’anticipation et la planification de la dépense ; le respect des budgets alloués, en limitant à des situations exceptionnelles le financement des dépenses imprévues ; une gestion rigoureuse, en réduisant de manière drastique le recours aux procédures dérogatoires », doivent être de mise. Surtout que la loi de finances 2021 vise à réduire le déficit budgétaire de 1,7 point, en le portant de 4,5% du Produit intérieur brut (PIB) à 2,8%.
Mais ces directives ne vont pas empêcher de promouvoir certains secteurs, avec essentiellement un accent sur l’import-substitution. Comme mesures de promotion de cette nouvelle politique, il est prévu le renforcement du régime fiscal de promotion du secteur agricole à travers l’insertion, dans la liste des exonérations de la Tva, des intrants et équipements agricoles, mais aussi la suppression des droits d’accises sur les produits cosmétiques produits localement, pour faire face à la concurrence des importations qui demeurent un facteur de dégradation de la balance commerciale.
Pour ce qui est du lancement technique du budget, une autre tradition, il est prévu les 12 et 13 janvier prochains dans tous les chefs-lieux des circonscriptions financières du pays. D’autres acteurs sont déjà prêts pour lancer la machine. Au ministère des Marchés publics par exemple, la programmation des marchés a déjà eu lieu. Et pour ce qui est des projets qui feront l’objet de ces marchés, leur liste a déjà été établie et rendue disponible par le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire.
Les projets sont connus
Le journal des projets est ce document qui contient la liste des projets à réaliser au cours d’un exercice sur financement du budget d’investissement public (Bip). Depuis quelques jours donc, le journal des projets 2021 est disponible. L’enveloppe du Bip pour cet exercice se chiffre à 1 406,5 milliards de Fcfa (29% du budget général), soit une augmentation de 97,7 milliards par rapport à 2020. « Le Budget d’investissement public 2021 s’inscrit dans le cadre de la poursuite de l’effort de consolidation budgétaire visant la réduction progressive du déficit budgétaire à moyen terme, malgré la forte dégradation enregistrée en 2020 du fait de la pandémie du Covid-19 », précise le ministre de l’économie, Alamine Ousmane Mey, dans l’avant-propos de ce document.
Ainsi rajoute-t-il, le Bip 2021 aura comme priorités l’achèvement de la mise en service des grands projets d’infrastructures, la finalisation des programmes spéciaux du gouvernement (Chan 2021, la Can 2022, plan d’urgence pour l’accélération de la croissance). Il y a aussi la mise en œuvre des plans de reconstruction des régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord, la réalisation des préalables à la mise en place de la couverture santé universelle et l’accélération de la décentralisation, entre autres. Pour mener à bien ce dernier chantier, « la dynamique d’accroissement des ressources transférées aux collectivités territoriales décentralisées a été maintenue en 2021. Ainsi, en marge des ressources prévues pour la mise en place des régions, le montant total des ressources d’investissement transférées aux communes est de 102 milliards de Fcfa, soit 17,7% des ressources internes ordinaires affectées au BIP 2021 », peut-on lire dans le document. Mais globalement les secteurs des infrastructures et de la production représentent 74% du Bip pour cet exercice, car constituant les principaux secteurs porteurs de croissance et d’emplois.
Mais dejà, pour améliorer la performance de l’exécution du Bip (50,7% au 31 octobre 2020) le Minepat indiquait au cours de son passage devant la commission des finances et du budget à l’Assemblée nationale en décembre dernier que plusieurs mesures ont été mises sur pied. Il s’agit entre autres de la révision de la procédure d’exécution financière des fonds de contrepartie, la réduction du recours aux procédures dérogatoires, la simplification des procédures. Il faut dire que le taux de réalisation du bip 2020 au 31 octobre est de 50,70%. Il était de 88,75% en 2019.
Omer Kamga