(BFI) – Le cacao produit en Asie se réduit comme peau de chagrin. Mais en revanche, la demande est en pleine croissance. Une bonne nouvelle pour les pays producteurs, qui espèrent que cela finira par faire remonter des prix toujours trop bas.
Les nouveaux marchés de demain, ce n’est pas au Cameroun ni au Ghana qu’il faut les chercher, mais en Asie. Car si l’Afrique subsaharienne pèse plus de 60 % de l’offre mondiale de fèves, la consommation de produits chocolatés ne décolle pas malgré les ambitions affichées des pays producteurs.
L’Asie en revanche est depuis une dizaine d’années de plus en plus gourmande. Le continent est en train de disparaître de la carte des grands producteurs, mais transforme de plus en plus de fèves pour sa consommation locale.
L’Asie est devenue numéro 2 du broyage de fèves, après l’Europe. Avec les plus grands investisseurs tels que Cargill, Olam, Barry Callebaut ou encore les Asiatiques JB Cocoa et Guanchong Cocoa.
Les broyages en augmentation le dernier trimestre
Les derniers chiffres de la Cocoa Association of Asia (CAA) le prouvent encore, c’est en Asie du Sud-Est que les broyages de fèves au troisième trimestre 2022 ont augmenté le plus, soit près de 10 % par rapport à l’année dernière, à la même période.
Les volumes ne rivalisent évidemment pas avec ceux de l’Europe, mais le marché est en augmentation constante, pointe Michel Arrion, directeur exécutif de l’Organisation internationale du cacao. Si le Japon et la Corée sont deux marchés arrivés à saturation, l’Indonésie, les Philippines, la Thaïlande et l’Inde consomment de plus en plus de cacao. Sous forme de poudre incorporée dans les biscuits, les barres chocolatées et les glaces. Une hausse justifiée par l’augmentation du niveau de vie et l’émergence de nouvelles habitudes alimentaires.
La consommation indienne en plein essor
L’Inde est aujourd’hui le pays qui offre les plus grandes opportunités de développement du secteur, selon les experts. Contrairement à la Chine, où la consommation n’a pas augmenté de manière significative.
L’espoir des pays producteurs est que cette demande asiatique croissante finisse par tirer les prix vers le haut. D’autant qu’à moyen terme, la consommation de chocolat en tablette, ou de chocolat de qualité supérieure, pour l’instant limitée, pourrait, elle aussi, augmenter.
RFI