(BFI) – Le Programme de développement des Nations unies (UNDP) a lancé mardi 16 janvier le fonds Timbuktoo pour soutenir l’innovation en Afrique.
C’est la barre fixée par le programme de l’ONU. Un milliard de dollars investis au cours des dix prochaines années pour construire un réseau d’innovation autour de huit pôles panafricains, parmi lesquels Dakar, Nairobi, ou Lagos. Le constat établi notamment par la directrice Afrique de l’UNDP, l’Éthiopienne Eleni Gabre-Madhin : c’est que les start-ups africaines existent, mais qu’elles n’ont ni le financement nécessaire ni le réseau pour rivaliser au niveau mondial.
« J’ai beaucoup travaillé avec de jeunes start-upers. Au début, ils disent toujours : « Je veux traverser l’Afrique. Je vais créer ma boîte et puis je vais conquérir le monde. » Mais quand on leur demande comment ils vont s’y prendre, ils n’ont aucune idée. Ils n’ont aucun accès sauf s’ils dépensent beaucoup d’argent pour payer de grandes sociétés d’experts-conseils qui leur disent comment faire tomber ces barrières ; comment obtenir une licence d’exploitation ; comment devenir une start-up panafricaine et même mondiale. »
Kigali consacrera 3 millions de dollars à ce nouveau fond et devrait en accueillir le siège. Le Rwanda en pointe sur l’écosystème start-up porté en exemple par Achim Steiner, administrateur de l’UNDP : « Lors de ma visite à Kigali en décembre, j’ai eu l’impression d’avoir un aperçu du futur de l’Afrique. Nous savons tous que l’Afrique abrite des millions d’idées, mais la grande majorité de la population ne vit pas dans des communautés qui attirent des investissements internationaux. Il y a des gens qui, avec un certain degré de possibilités d’éducation, mais aussi un écosystème qui puisse les soutenir, peuvent devenir des révolutionnaires du développement. »
Présent à Davos, l’Américano-Zimbabwéen James Mannyka, vice-président de la Recherche et technologie chez Google – partenaire du fond Timbuktoo – croit en l’innovation comme voie vers la résilience. Et le guide à suivre, selon lui, c’est l’Intelligence artificielle : « Je pense que l’IA représente une formidable opportunité pour l’Afrique. Premièrement, pour aider les individus, les gens font des choses extraordinaires à partir de leurs tâches quotidiennes. Ensuite, il y a la possibilité d’alimenter les startups, les entreprises, qu’elles soient grandes ou petites et alimenter la croissance des économies. Il faut que ce soit une innovation menée par l’Afrique. C’est de capitaliser sur le potentiel de l’IA qui va être très important. »
Un fond qui cherche à inciter le secteur privé à investir au démarrage des startups. Mobiliser localement alors qu’aujourd’hui 89% des fonds levés par les startups africaines viennent des autres continents.
In RFI