(BFI) – Le déjeuner offert à la presse internationale hier lundi 23 mai en prélude aux assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD), a été l’occasion pour le Président de l’institution de présenter brièvement sa position sur la transition énergétique en Afrique. Et pour le dirigeant, en aucun cas, il ne faut exclure le gaz.
« A la BAD, nous ne finançons plus le charbon et nous ne financerons plus le charbon », a réagi d’entrée Akinwumi Adesina (photo), président de la BAD, bottant notamment en touche face aux dernières accusations d’un groupe de « militants pour la justice climatique » en Afrique.
« Les militants profitent de ce moment pour demander à la BAD de s’engager dans la transition vers une énergie 100 % renouvelable en Afrique, en excluant de ses portefeuilles d’investissement tous les financements liés aux combustibles fossiles », avait signé 350.org, une organisation non gouvernementale environnementale internationale, fondée en 2007 aux Etats-Unis par le journaliste, militant écologiste Bill McKibben.
Cette clarification de la BAD intervient alors que mardi démarre à Accra, les toutes premières assemblées annuelles de la banque de développement en présentiel (hybride) depuis 2019, autour du thème « Favoriser la résilience climatique et une transition énergétique juste pour l’Afrique ».
De ce côté-là, Akinwumi Adesina a donné le ton ce lundi au cours du déjeuner avec la presse. « Les mégawatts de paroles ne peuvent pas se traduire en mégawatts d’énergie renouvelable » tance le Dirigeant. « Nous devons agir, mais nous devons aussi mettre de l’argent sur la table », soutient-il.
« Cette semaine, nous parlerons de la transition énergétique de l’Afrique et il faut retenir que seules les énergies renouvelables ne pourront alimenter l’Afrique en raison de l’intermittence de ces types d’énergies. Il nous faut des réseaux stables. »
Un coup d’œil sur le gaz naturel, pour lequel, du Mozambique en Côte d’Ivoire, en passant par le Sénégal, la Mauritanie ou l’Egypte, d’importantes découvertes gazières ont été faites ces dernières années.
« Le gaz naturel doit rester une partie essentielle des systèmes énergétiques en Afrique », a soutenu Adesina, martelant que « l’Afrique ne peut plus se permettre de rester pauvre en se sacrifiant pour protéger et préserver l’environnement ».
« Nous voulons aussi nous développer », va-t-il signer, prenant à contrepied la vingtaine de pays qui se sont engagés lors de la COP26 à Glasgow à mettre un terme d’ici fin 2022 au financement de projets d’énergies fossiles, notamment le gaz, à l’étranger.
« Pour aider l’Afrique, la banque travaille en collaboration avec certains pays donc nous vous en parlerons davantage cette semaine, », a promis l’ancien ministre nigérian de l’Agriculture.