(BFI) – L’initiative « Zéro tarif » de la Chine, qui doit bénéficier à 53 pays africains entretenant des relations diplomatiques avec Pékin, vise à corriger les déséquilibres dans les relations commerciales bilatérales. Pour tirer pleinement parti de cette opportunité, le continent doit lever certains obstacles structurels et opérationnels.
Selon un rapport de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), les pays africains peuvent profiter du traitement tarifaire nul proposé par la Chine en développant des chaînes de valeur régionales dans des secteurs à fort potentiel tels que la transformation de produits agricoles, l’industrie légère et le traitement des minerais. Le renforcement des infrastructures et des corridors logistiques est également essentiel.
En juin dernier, le président Xi Jinping a annoncé que les 53 pays africains ayant des liens diplomatiques avec la Chine se verraient accorder un « traitement à tarif zéro pour 100% des lignes tarifaires ». Cette mesure doit faire l’objet d’un futur pacte économique à négocier et signer. L’Eswatini (anciennement Swaziland) est la seule exception, en raison de ses relations avec Taïwan.
L’initiative « Zéro tarif » chinoise se positionne aux antipodes du protectionnisme commercial du président américain Donald Trump, offrant une alternative aux pactes commerciaux conclus entre les pays africains et des puissances occidentales. L’exemption généralisée des droits de douane offerte par la Chine n’impose pas de conditions en matière de gouvernance ou de droits de l’Homme.
Cependant, les exportations africaines vers la Chine restent pourvues par une poignée de pays, notamment l’Angola, la République démocratique du Congo et l’Afrique du Sud, et sont composées essentiellement de matières premières. Il est donc essentiel d’aligner les exportations sur les préférences en constante évolution des consommateurs chinois. Les pays africains doivent identifier les produits de niche à fort potentiel, tels que le café de spécialité, les noix de macadamia, les avocats et les minerais de transition.
Enfin, les pays africains doivent renforcer leur intégration régionale dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour consolider les marchés fragmentés, rationaliser les réglementations et mettre en place des réseaux de production à l’échelle continentale.




