AccueilInstitutions internationalesL’AFD fait un bilan sur l’initiative Santé en commun

L’AFD fait un bilan sur l’initiative Santé en commun

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Le 30 janvier 2020, l’épidémie de Covid-19 était déclarée urgence de santé publique de portée internationale par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’Agence française de développement (AFD) s’est mobilisée immédiatement pour identifier des pistes de réponse à la crise sanitaire. Cela a débouché sur l’initiative Santé en commun, approuvée par le conseil d’administration de l’AFD le 2 avril 2020.

Santé en commun s’est structurée autour de trois axes prioritaires :

  1. Renforcer les capacités de diagnostic et de surveillance épidémiologique.
  2. Sécuriser les parcours de soins, du dépistage au traitement des cas sévères.
  3. Atténuer les conséquences sociales de la crise.

Elle a permis de soutenir 71 nouveaux projets et 29 réallocation de projets dans 29 pays, en Afrique, en Asie et dans les Antilles.

Pour répondre à la diversité des besoins et des situations nationales, l’initiative a mobilisé plusieurs leviers de financements : des subventions fléchées vers les pays prioritaires et des prêts pour les pays ayant une capacité d’endettement. Dotée de 1,2 milliard d’euros en 2020, l’initiative s’est poursuivie en 2021, mobilisant au total plus de 1,8 milliard d’euros. Elle n’a cependant pas été la seule réponse du groupe AFD : de nombreux autres financements alloués en 2020 ont été orientés pour prendre en compte les différents effets de la crise, notamment socio-économiques, et y apporter des réponses.

Des résultats probants

L’initiative a-t-elle pour autant été efficace ? Pour le savoir, une évaluation a été menée par le cabinet indépendant Technopolis Group entre juin 2023 et février 2024. Elle s’est appuyée sur une analyse du dispositif mis en place, une revue de 15 projets représentatifs de l’initiative et la conduite de deux études de cas pays au Cameroun et au Sénégal.

Conclusions ? « La pertinence de l’initiative pour répondre aux besoins spécifiques des pays apparaît globalement satisfaisante», indique le rapport. Des «résultats probants» ont été obtenus, notamment sur les axes 1 et 2, et l’analyse des projets fait ressortir une série de facteurs de succès : présence d’équipes expérimentées, mobilisation de financements additionnels sur des projets existants, appui sur des partenariats de longue date, veille scientifique, ciblage des populations vulnérables, appropriation des actions par les parties prenantes et partage de données avec les autorités nationales, soutien politique permettant d’atténuer certaines difficultés, accès rapide aux fonds…

Face à l’urgence de la crise sanitaire mondiale, l’AFD a été l’un des premiers bailleurs à agir, et cette réactivité a été sa principale force. Près de 80 % des engagements ont en effet été alloués avant la fin juin 2020, à peine trois mois après le lancement de Santé en commun, démontrant la rapidité des procédures d’instruction des projets. Les versements de fonds ont également été accélérés, par rapport aux délais standards de l’AFD de décaissement des fonds : en décembre 2020, les deux tiers des versements prévus avaient été effectués.

Des capacités d’accueil doublées

Un autre facteur de succès a été l’introduction d’une série de mesures de simplification administrative concernant l’instruction et la contractualisation des projets. Dès le 26 mars 2020, l’AFD avait adopté un règlement provisoire d’adaptation de ces procédures qui a été discuté, finalisé puis validé un mois plus tard.

Au Cameroun, l’AFD a soutenu le plan de riposte national du pays dès le mois de mai. Grâce à la collaboration avec des opérateurs de mise en œuvre – trois organisations des Nations unies et quatre ONG – ce financement a permis de mener avec succès la détection et la recherche active des cas de Covid-19 en déployant des équipes d’intervention rapide sur le terrain et en menant des activités de sensibilisation communautaire. L’augmentation du nombre de lits d’hospitalisation et l’acquisition d’équipements ont largement contribué à renforcer l’offre de prise en charge des patients. Un financement complémentaire accordé à l’Institut Pasteur a permis de former le personnel de l’ensemble des centres de référence du pays au dépistage du Covid-19.

Le projet mis en œuvre par l’ONG Alima au Sénégal, ainsi que dans quatre autres pays africains, a quant à lui renforcé les capacités de réponse du ministère de la Santé face à la pandémie. Des bâtiments dédiés à la prise en charge des cas confirmés de Covid ont notamment été aménagés pour respecter les normes en matière de biosécurité, de gestion des déchets et de prévention et contrôle des infections. L’ONG a également accompagné des formateurs de la région médicale de Dakar et évalué plusieurs centres de prise en charge dans d’autres régions. Grâce à la fourniture de réactifs, les capacités de diagnostic du pays ont pu être renforcées.

Leçons pour les prochaines crises

L’évaluation fait également ressortir des pistes en cas de futures crises. Comme l’intérêt de s’appuyer sur des partenariats solides et des projets préexistants pour agir rapidement face à des urgences. La nécessité de mieux concilier urgence et développement devrait également conduire l’AFD à réfléchir avec ses partenaires à l’articulation entre une phase de réponse à l’urgence et une deuxième phase développant des interventions de plus long terme allant au-delà de la période de crise.

Cette réflexion devrait s’accompagner d’une adaptation du cadre de suivi de ces projets pour assurer une certaine flexibilité pendant la période d’urgence tout en respectant, au global et sur la durée du projet, des exigences plus élevées en termes de suivi et évaluation. Le renforcement du pilotage global des projets financés en cas de crise pourrait aussi contribuer à cette dynamique vertueuse et constitue l’une des autres recommandations de cette évaluation.

Rédaction
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