(BFI) – L’économie gabonaise semble avoir retrouvé les couleurs. Depuis le début de l’année, elle elle affiche des performances encourageantes, à en croire la récente Note de Conjoncture économique sectorielle du premier trimestre 2025, produite par la Direction générale de l’économie. De prime à bord, il ressort de ce document que l’indicateur composite (IC), principale mesure de l’activité économique, a progressé de 1,8%.
De manière spécifique, l’activité a été principalement portée par les performances appréciables de la production de manganèse, des services, du transport, des industries du bois et des autres industries de transformation. Concernant le secteur primaire, les activités extractives ont enregistré une amélioration de 3,0%, en lien avec la bonne tenue du manganèse (20,0%), malgré la baisse du pétrole (-1,2%) et du gaz naturel (-1,4%).
En revanche, par rapport à la même période de l’an dernier, la production consolidée a reculé de 5,5%. Parallèlement, l’exploitation forestière a enregistré des contre-performances (-5,3%), en raison de l’impraticabilité des routes à cause des fortes pluies et du faible nombre de wagons disponibles. En glissement annuel par contre, la production de grumes gagne 10,3%. La bonne tenue du carnet de commandes serait le facteur explicatif.
De même, l’agriculture de rente a connu un fléchissement (-5,0%), en raison de la contraction de la production de caoutchouc naturel (-18,5%). En glissement annuel, la baisse est plus importante (-15,5%). En ce qui concerne le secteur secondaire, on observe des résultats mitigés. En effet, l’indice de l’eau minérale, du palmier à huile, de l’eau potable, des tôles et des peintures a enregistré une baisse sur la période. Celui du raffinage, du ciment, du gaz industriel, de l’industrie du bois et de l’électricité s’est apprécié.
Le secteur tertiaire enregistre également des résultats variables selon les branches. En effet, l’indice du transport, du commerce des produits pétroliers, des services aux particuliers, aux entreprises, et de l’hôtellerie progresse par rapport au trimestre précédent. A l’opposé, celui des services mécaniques, des produits pharmaceutiques, du commerce général et des télécoms fléchit.
Concernant le secteur bancaire, la situation bilancielle générale s’est améliorée de 8,8%. Cette évolution est induite par le renforcement de leur excédent de trésorerie (+35,3%). Les établissements de microfinance ont maintenu la tendance croissante de leurs activités durant le premier trimestre 2025, en termes de renforcement des fonds propres, d’octroi de crédits et de mobilisation de l’épargne. En revanche, l’activité des assurances, en termes de chiffre d’affaires, s’est de nouveau dégradée de 54,6%. Cette situation découle de la résiliation de certains contrats d’assurance et du renouvellement tardif d’autres.
Par ailleurs, en glissement trimestriel, le taux d’inflation est resté quasi-stable pour se situer à +0,6%. Cette stabilité masque toutefois des évolutions contrastées selon les postes : les hausses des prix du « Transport » et du « Logement. eau. gaz. électricité et autres combustibles » ont été compensées par des baisses sur les autres postes. En outre, en moyenne annuelle, l’inflation s’est établie à +1,4% à fin mars 2025, contre +2,0% à la même période en 2024, confirmant une atténuation des tensions inflationnistes.
Antoine Mboussi