(BFI) – Dans un communiqué signé le 4 mai dernier, le directeur général de la banque, Léandre Djummo, apporte des précisions sur l’opération visant à céder l’essentiel des 98% des parts de l’Etat du Cameroun de la Commercial Bank-Cameroun (CBC) à un actionnaire stratégique.
De ce document, on apprend que « la plus haute autorité de l’État » a choisi de « confier la Banque à un partenaire stratégique qui sera recruté après une procédure de manifestation d’intérêts », « d’ouvrir une partie du capital aux investisseurs privés nationaux à travers la mise d’une partie des actions sur le marché régional », et de « conserver une participation résiduelle dans le capital ».
Pour l’instant, le calendrier de mise en œuvre de ces orientations reste inconnu. « L’ensemble des diligences ainsi que le calendrier de mise en œuvre feront l’objet d’une communication appropriée en temps opportun et sous les formes requises », s’est contenté d’indiqué Léandre Djummo. Et d’ajouter : « La mise en service de ces orientations devrait s’accomplir dans le strict respect de la législation OHADA relative aux sociétés commerciales dont relève la CBC, et après les autorisations impérieuses de la commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) conformément à la réglementation bancaire spécifique qui gouverne la modification de la situation des établissements de crédit en Afrique centrale ».
On ignore également combien d’action l’État va céder au partenaire stratégique, aux investisseurs privés nationaux ou encore combien il va garder. Mais selon le journal EcoMatin, l’État aurait décidé de conserver 17% des parts et de céder 51% au partenaire stratégique et 30% aux nationaux.
Fondée en 1997, la CBC a connu des difficultés liées au non-respect des ratios prudentiels et à la dilapidation des fonds propres de la banque (presque inexistant en 2009, après avoir dépassé 11 milliards de FCFA en mai 2008, selon un audit de la Cobac). Alors dirigé par l’homme d’affaires Yves Michel Fotso, le fils du promoteur, cet établissement a été finalement mis sous administration provisoire en 2009 par la Cobac, le régulateur du secteur bancaire dans la zone Cemac.
Après six prorogations qui auront couru sur 7 ans, la fin de l’administration provisoire a été prononcée en 2016, après une recapitalisation de la banque qui a permis à l’État, en injectant près de 10 milliards de FCFA, de prendre contrôle de 98% des actifs de cette ancienne banque privée. Après avoir porté ses fonds propres à 23 milliards de FCFA en 2020, l’État souhaite aujourd’hui se désengager de la CBC.
André Noir