(BFI) – Initialement prévu pour le 1er Juillet 2020, le lancement effectif de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) est repoussé au 1er janvier 2021 à cause de la pandémie de coronavirus.
Ce sont les chefs d’Etat africains qui ont donné le coup d’envoi de cette zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), qui entrera donc en vigueur à partir du 1er janvier prochain. C’était lors du 13e sommet extraordinaire tenu par visioconférence le 5 Décembre 2020.
Un grand pas en avant
Il faut dire que l’entrée en vigueur de l’accord était conditionnée par sa ratification par au moins 22 pays. Or, ce sommet extraordinaire dédié à la Zlecaf est venu ainsi entériner ce long processus, avec l’annonce de la ratification de l’accord par 34 pays.
Le Cameroun qui adhère au principe avait rejoint officiellement la liste des pays ayant ratifié l’accord quelques jours avant. L’annonce ayant été faite le 1er décembre 2020 par le commissaire au commerce de la commission de l’Union africaine (Cua). Notre pays devenant ainsi le 33e pays à ratifier la Zlecaf.
C’est donc un grand rêve qui se réalise pour certains. “Jusque-là, la Zlecaf était un vœu. Mais à partir de ce sommet et de la ratification officielle par 34 chefs d’Etat, l’accord peut entrer en vigueur. C’est une étape décisive qui a été franchie.”, estime Abdou Diop, président de la commission Afrique de la CGEM.
Principales attentes
Sachant que le commerce intra-africain ne représente que 15% des échanges du continent, contre 70% pour l’Union européenne. La mise en oeuvre effective de la Zlecaf devrait apporter des solutions à un certain nombre de problèmes et sortir de l’extrême pauvreté, 30 millions d’habitants. Le revenu de 68 millions d’autres personnes qui vivent avec moins de 5,50 dollars par jour pourrait également être augmenté.
Il faudrait également noter que sur les 450 milliards de dollars de gains potentiels, environ 300 milliards proviendraient des mesures de facilitation du commerce visant à lever les freins bureaucratiques et à simplifier les procédures douanières.
Ce qui revient à dire que la mise en œuvre de la ZLECAf permettrait de mener à bien les réformes de fond nécessaires pour stimuler la croissance à long terme dans les pays africains.
D’autres efforts à fournir
Avant d’y arriver, d’autres efforts restent tout de même à fournir afin que les barrières douanières soient complètement levées et voir ainsi les produits africains circuler librement. Pour Abdou Diop, ces étapes à franchir sont de plusieurs ordres dont le plus urgent est le parachèvement du processus au sein des états membres.
Il est en effet question que les instruments de ratification soient complétés dans chacun de ces pays, où l’accord doit désormais suivre le circuit législatif et obtenir l’approbation du Parlement. Le président nigérien, Mahamadou Issoufou, a ainsi appelé lors de ce sommet, tous les pays concernés à déposer leurs instruments avant le 31 décembre.
André Noir