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La Tech africaine défie la tendance mondiale

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(BFI) – L’écosystème tech africain se distingue par une croissance de 8 % en 2022, avec un doublement du volume de dette. Bien qu’en recul, la Fintech reste le compartiment le plus actif, tandis que le Nigeria est le pays le plus dynamique, selon le rapport Partech.

L’écosystème tech africain se développe plus rapidement que tous les autres marchés mondiaux, malgré un ralentissement global du capital-risque. Tel est le principal enseignement du rapport que publie régulièrement Partech, le fonds de capital-risque dédié aux start-up technologiques du continent.

Le financement total investi dans les startups technologiques du continent a atteint 6,5 milliards de dollars, soit une augmentation de 8 % par rapport à 2021, déployés sur 764 transactions, contre 724 en 2021. Le financement de la dette a plus que doublé de volume, pour atteindre 1,55 milliard $ pour 71 transactions. En revanche, les levées de fonds en capital présentent une légère baisse : 653 start-up technologiques ont levé 4,9 milliards $ (- 6 %) en 693 opérations (+2%). « Dans un environnement où le financement en actions est plus compliqué, la dette s’est révélée être une alternative de financement solide pour les start-up technologiques africaines en 2022, ce qui indique une certaine maturité au sein de chaque secteur. »

Selon le rapport de Partech, l’écosystème était encore en accélération au cours des premiers et deuxième trimestres de 2022 par rapport à 2021. Par la suite, le ralentissement mondial du capital-risque a freiné la croissance de l’activité : reculs de 65 % en glissement annuel au troisième trimestre et de 35 % au quatrième trimestre.

En 2022, les activités de collecte de fonds sont restées inchangées à toutes les phases de financement. À hauteur de 1,4 million $, le montant moyen des transactions d’amorçage a augmenté de 12 %, tandis que la série A est restée inchangée, à hauteur de 8,5 millions $. Les phases ultérieures sont revenues aux niveaux de 2019, les volumes de séries B et des opérations de « growth » ayant respectivement baissé de 23 % et de 50 %. En outre, 2022 a vu une réduction significative du nombre d’opérations dépassant les 100 millions $, avec seulement sept transactions contre quatorze en 2021.

Recul de la Fintech

« L’année 2022 a été particulièrement difficile pour l’écosystème du capital-risque dans le monde entier, car les investisseurs en venture et growth ont réduit d’un tiers leurs investissements », commente Tidjane Dème (photo ci-contre), co-dirigeant de Partech. Toutefois, considère-t-il, le rapport dévoile que l’écosystème tech africain « fait preuve d’une grande résilience, de plus en plus d’investisseurs renforcent leur engagement sur le continent, en investissant dans des équipes locales et des fonds dédiés au marché ».

Le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Kenya restent les principales destinations d’investissement en Afrique, avec une part du volume total restant relativement stable à 72 %. Le Nigeria est resté en tête, représentant 1,2 milliard $ en capital, un recul de 36 % en un an. L’Afrique du Sud, l’Égypte et le Kenya ont chacun attiré plus de 0,7 milliard $ de financement, le Ghana venant compléter le palmarès avec un peu plus de 0,2 milliard $. Au total, 28 pays ont attiré des fonds en 2022, dont treize en Afrique francophone.

Compte tenu du ralentissement du marché, la Fintech, qui attire depuis l’origine d’importants investissements, a été la plus touchée par la baisse de financement. La Fintech reste néanmoins le secteur le plus financé en Afrique, toutes sources de capital confondues, avec 39 % du volume total levé en fonds propres (1,9 milliard $) et 45 % du volume total en dette (691 millions $). Les autres secteurs ont connu une croissance substantielle et ont gagné une part significative du financement cette année, notamment la Cleantech, qui a fait un grand retour avec 18 % du financement total en fonds propres, à hauteur de 863 millions $et 39 % du financement en dette, à hauteur de 605 millions $. À noter que la Fintech domine partout sauf au Kenya et au Maroc, où se distinguent les entreprises technologiques liées au commerce.

Le rapport Fintech souligne quelques autres points saillants. Les start-up fondées par des femmes ont levé 22 % du total des opérations en fonds propres (en volume) en 2022. En dehors des quatre principaux pays, le Ghana (202 millions $), l’Algérie (150 millions $), la Tunisie (117 millions $) et le Sénégal (105 millions $) ont été les seuls autres pays à avoir franchi le seuil des 100 millions de dollars de financement.

Retour de la dette

L’écosystème tech africain a attiré un nombre record d’investisseurs uniques (1 149, + 29 %), et 89 participants ont procédé à cinq transactions ou plus. Enfin, le nombre d’investisseurs en dette actifs sur le continent est multiplié par 2,5, avec un mix équilibré d’institutions de dette locales, de prêteurs internationaux avec des véhicules de marchés émergents et d’institutions de financement du développement.

« Dans un environnement où le financement en actions est plus compliqué, la dette s’est révélée être une alternative de financement solide pour les start-up technologiques africaines en 2022, ce qui indique une certaine maturité au sein de chaque secteur », commente Cyril Collon, partenaire de Partech.

En utilisant la même méthodologie que les années précédentes, le septième rapport annuel de Partech Africa sur les start-up technologiques africaines n’inclut que les tours financement dont le montant total est supérieur à 200 000 $.

Rédaction
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