(BFI) – Pour marquer le coup, plusieurs événements ont été organisés ces dernières semaines : conférences-débats, marche sportive, dîner de gala… Mais aussi et surtout, le coup d’envoi par le président Denis Sassou-Nguesso, des travaux de construction d’une tour de 16 étages à Pointe-Noire, la capitale économique. Il s’agit du nouveau siège de la SNPC.
25 ans après sa création en 1998, la Société nationale des pétroles du Congo enregistre, selon ses dirigeants, d’importantes retombées économiques pour le pays. Un bilan nuancé par la société civile congolaise qui rappelle que la SNPC reste une entreprise publique très endettée.
À cette cérémonie aux allures d’un meeting politique, Bruno Jean-Richard Itoua, premier PDG de la SNPC entre 1998 et 2004, devenu ministre des Hydrocarbures, dresse le bilan de cette société publique, gérée, selon lui, avec la rigueur d’une entreprise privée. « La SNPC a contribué très vite, à travers des financements appropriés et modernes, à apporter la ressource financière dont l’État avait réellement besoin, pour impulser la dynamique de relance de l’économie voulue et engagée par le président de la République », se félicite M. Itoua.
Moins d’une année avant la création de la SNPC, le Congo est sorti exsangue d’une guerre civile sans précédent, avec un tissu socio-économique profondément délabré. Un quart de siècle après, cette entreprise dispose de quatre filiales dont la Congolaise de raffinage (Coraf). Mais aussi d’une Fondation au service des Congolais, selon ses dirigeants qui ont bien des visées. « Notre ambition à tous doit donc être de faire de la SNPC une véritable société énergétique qui doit contribuer, non seulement à sa prospérité économique, mais aussi à celle du pays, dans le strict respect des impératifs liés à la protection de l’environnement et au bien-être de nos concitoyens », annonce-t-il
25 millions de dollars de dividendes dus à l’État
De son côté, Brice Makosso, de la société civile congolaise, salue « les efforts fournis par cette entreprise dont les comptes n’étaient pas faciles d’être audités jusqu’en 2006 ». Ils le sont aujourd’hui grâce au travail réalisé par l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).
Cependant, Brice Makosso fait remarquer une chose : « Je crois que la SNPC a encore beaucoup d’efforts à faire, notamment en matière de commercialisation qui est la première tâche qui lui a été assignée. Elle continue à vendre le pétrole moins cher. Nous perdons généralement 0,5 ou 1 dollar par baril. C’est énorme et ça continue à être une grande perte pour la République. Nous pensons aussi que la SNPC doit faire des efforts en ce qui concerne le paiement de dividendes à l’État, puisque aujourd’hui, nous sommes autour de 25 millions de dollars de dividendes que la SNPC doit à l’État », affirme-t-il.
La dette de la SNPC ne date pas d’aujourd’hui, selon l’ONG Global Witness. Dans un rapport publié en 2020, elle affirmait que, de 2012 à 2018, la SNPC n’a quasiment pas versé de dividendes à l’État.