(BFI) – La production d’huile de palme au Cameroun va baisser au cours du 4e trimestre 2021 selon le « test prévisionnel de conjoncture » trimestriel, publié par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac). À l’origine de cette baisse annoncée, le document de la Beac invoque le « cycle de production du palmier à huile, dans un contexte morose caractérisé par des problèmes fonciers, des procédures judiciaires intentées contre certains opérateurs et le vol des régimes par les riverains ».
Mais, au-delà des motifs énumérés par la banque centrale des six pays de la Cemac (Cameroun, Gabon, Congo, RCA, Tchad et Guinée équatoriale), il y a surtout la crise sociopolitique déclenchée dans la partie anglophone du Cameroun depuis 2016, et qui perdure 5 ans plus tard. En effet, le Sud-Ouest, qui est l’une des deux régions concernées par cette crise, abrite les plantations et autres équipements des agro-industriels publics que sont la CDC et Pamol Plantations Plc. Ces deux sociétés d’État sont parmi les principaux producteurs d’huile de palme au Cameroun.
À en croire un rapport de la Commission de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), en raison de la crise susmentionnée, Pamol Plantations Plc a, par exemple, perdu 83,9% de son chiffre d’affaires entre 2016 et 2018. Le même rapport estime à 60,9%, la proportion du chiffre d’affaires perdue par la CDC sur le segment huile de palme.
Le 5 juillet 2019, au cours d’une descente de terrain du ministre de l’Agriculture, Gabriel Mbairobe, cette entreprise publique avait révélé n’avoir pu produire que 2 100 tonnes d’huile de palme au cours des six premiers mois de l’année, sur des prévisions de 17 400 tonnes, à cause de l’insécurité créée par les séparatistes anglophones dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
La baisse annoncée de la production d’huile de palme devrait maintenir sinon aggraver le déficit structurel de 130 000 tonnes enregistré chaque année dans la filière huile de palme au Cameroun. Toute chose qui continuera à maintenir le pays sous la perfusion des importations, projetées à 120 000 tonnes en 2021 par le Comité de régulation de la filière des oléagineux.
Omer Kamga