(BFI) – L’inflation qui se généralise un peu partout dans le monde accentue la pression sur les monnaies des pays en développement.
Au sein de la Cedeao, la crise actuelle fait du FCFA et du projet de monnaie unique «ECO» dans la sous-région, une option crédible pour l’union monétaire, mais il va falloir d’abord surmonter les réticences et l’opposition du Nigeria, première économie du continent par le PIB.
Sur le marché de change parallèle, véritable baromètre du marché, les Nigérians déboursent actuellement 750 Nairas pour obtenir 1 dollar. Cette parité est de nouveau en baisse, par comparaison avec son niveau d’il y a deux semaines. Dans le même temps, le FCFA s’échangeait à 679 unités contre un dollar. Il est aussi en baisse de 13% depuis le début de l’année, mais principalement en raison de son rattachement à l’euro.
Sur le marché officiel qui est contrôlé par la Banque centrale, le naira s’échange à 456 unités contre un dollar. Mais pour les économistes, vu son ampleur, le marché de change parallèle reflète la valeur effective de la monnaie nationale. Sur le terrain, la perte de valeur du naira s’accompagne très souvent d’un regain d’intérêt des frontaliers nigérians pour le FCFA, dont la parité se retrouve boostée par cette brusque augmentation de la demande.
La pression sur le naira est la manifestation de l’inquiétude des investisseurs qui anticipent que la Banque centrale du Nigeria pour contrer l’inflation, qui a atteint des niveaux record, pourrait de nouveau augmenter ses taux directeurs.
La nature de l’inflation nigériane est toutefois beaucoup plus complexe. Elle est d’origine importée, en raison de la conjoncture internationale. Mais elle s’explique aussi par la baisse des revenus pétroliers, due au déclin de la production. La situation du Nigeria vient s’ajouter à celle du Ghana, dont la monnaie s’est aussi effondrée face au dollar. Une situation qui ajoute de nouvelles incertitudes au projet de monnaie commune dans la sous-région.