(BFI) – Selon les dernières projections de la Banque mondiale, si les tendances actuelles se maintiennent, le taux d’extrême pauvreté pourrait grimper à 25% d’ici 2026, touchant ainsi environ 8 millions de Camerounais.
Dans son dernier Baromètre économique de la Cemac, l’institution financière affirme que la population vivant dans l’extrême pauvreté a déjà augmenté de plus de 2 millions depuis 2001, dépassant désormais les 6 millions, soit 23% de la population camerounaise.
De son côté, dans sa 5ème Enquête camerounaise auprès des ménages, l’Institut national de la statistique (INS) a indiqué que « près de deux Camerounais sur cinq vivent en dessous du seuil national de pauvreté, fixé à 813 FCFA par jour et par personne ».
« Avec ce seuil, ce sont environ dix millions de personnes qui vivent dans la pauvreté en 2022, pour une population totale estimée à environ 27 millions d’habitants », précise l’INS, cité par la presse locale. Plus de la moitié des pauvres seraient donc frappés par l’extrême pauvreté.
De plus, selon l’enquête de l’INS « les 20% les plus riches consomment environ 10 fois plus que les 20% les plus pauvres », ce qui met en évidence une répartition inégale des ressources économiques.
Les données de l’INS montrent également une augmentation de l’incidence de la pauvreté, passant de 37,5% à 38,6% entre 2014 et 2021, ce qui indique une légère détérioration plutôt qu’une amélioration de la situation.
Cette tendance est loin de répondre à l’objectif de la Stratégie nationale de développement (SND30) qui vise à ramener l’incidence de la pauvreté à 30,8% d’ici 2030.