(YELLOW FACTORING) – L’entrepreneuriat au Cameroun est marqué par une énergie créative remarquable, mais aussi par des obstacles financiers majeurs. Parmi ces défis, l’accès au crédit bancaire reste l’un des plus redoutables pour les PME et TPE. Malgré les discours sur l’importance du secteur privé dans le développement économique, la réalité des entrepreneurs camerounais qui sollicitent un crédit bancaire est souvent déconcertante.
Préférence pour l’épargne personnelle, les tontines et le soutien familial
Face à la frilosité des banques, la majorité des entrepreneurs camerounais préfèrent financer leurs activités grâce à leurs propres économies, aux tontines ou à l’aide de la famille et des amis. Cette tendance est confirmée par les chiffres : seuls 3,4 % des créateurs d’entreprises au Cameroun ont recours au crédit bancaire au démarrage, la grande majorité misant sur des solutions alternatives jugées plus accessibles et moins risquées. Les tontines, en particulier, jouent un rôle central dans le financement des projets à court terme, offrant des fonds rapidement et sans intérêts, contrairement aux banques.
Des taux d’intérêts et des exigences qui freinent l’accès au crédit
L’une des principales raisons de cette réticence à solliciter les banques réside dans les taux d’intérêts, qui oscillent généralement entre 9 et 12 % pour les PME, selon les périodes et les établissements. Même si certains rapports récents font état d’une légère baisse des taux pour les PME (autour de 8,98 % en 2024), ces conditions restent difficiles à supporter pour des entreprises en phase de démarrage, dont la rentabilité est encore incertaine. À cela s’ajoutent des exigences strictes en matière de garanties, souvent inaccessibles pour les jeunes entreprises qui ne disposent pas d’actifs immobilisés ou de bilans solides.
La conséquence directe de ces difficultés d’accès au financement est dramatique : près de 80 % des entreprises créées au Cameroun disparaissent au bout de deux ans. Ce taux de mortalité, l’un des plus élevés d’Afrique, s’explique en grande partie par le manque de fonds pour soutenir la croissance, absorber les chocs ou simplement survivre aux premières années d’activité.
Les inconvénients majeurs de l’absence de crédit bancaire pour les PME et TPE
Le refus ou la difficulté d’octroyer des crédits de démarrage aux PME et TPE engendre plusieurs problèmes majeurs :
- Frein à la création d’emplois : Les PME sont le principal moteur de création d’emplois. Sans accès au crédit, leur capacité à embaucher et à se développer est limitée.
- Innovation bridée : L’absence de financement empêche de nombreux entrepreneurs de concrétiser des idées innovantes, freinant ainsi la diversification de l’économie.
- Vulnérabilité accrue : Les entreprises sans fonds de roulement suffisants sont plus exposées aux aléas du marché et risquent la faillite au moindre choc.
- Risque d’informalité : Faute de ressources, de nombreux entrepreneurs restent dans l’informel, échappant ainsi à la fiscalité et aux dispositifs d’accompagnement officiels.
- Cercle vicieux de la pauvreté : L’incapacité à accéder au crédit perpétue la précarité économique de nombreux ménages et communautés.
Malgré la création d’institutions dédiées comme la Banque Camerounaise des PME, le secteur bancaire traditionnel peine à jouer un rôle concret dans le financement du tissu entrepreneurial. Les banques restent prudentes, considérant les PME et TPE comme des « risques » difficiles à couvrir, en raison de l’absence de garanties et de la faiblesse présumée de leur rentabilité. L’État, de son côté, encourage l’entrepreneuriat dans ses discours, mais les mesures incitatives et les dispositifs de garantie restent insuffisants pour changer la donne à grande échelle.
Des mécanismes de financement existent pour les entreprises établies
Il serait injuste de ne pas reconnaître que, pour les entreprises qui parviennent à franchir le cap des premières années, de nombreux mécanismes de financement existent : escompte, découvert, crédit à court ou moyen terme, affacturage, etc. Ces solutions permettent de financer l’activité courante, d’anticiper sur les paiements clients ou de faire face à des besoins ponctuels de trésorerie. Cependant, l’accès à ces outils reste conditionné par la solidité et l’historique financier de l’entreprise, excluant de fait la majorité des jeunes pousses.
Yellow : une solution innovante pour la mobilisation de créances
Dans ce contexte, des solutions alternatives émergent pour répondre aux besoins spécifiques des PME. C’est le cas de Yellow, première solution indépendante de mobilisation de créances commerciales au Cameroun. Grâce à une plateforme digitale, Yellow permet aux PME de transformer leurs factures en ressources immédiates, contournant ainsi les délais de paiement souvent longs et les blocages bancaires traditionnels. Cette approche apporte transparence, rapidité et flexibilité, et constitue une bouffée d’oxygène pour de nombreuses entreprises en quête de fonds de roulement.
La dure réalité de l’accès au crédit bancaire pour les entrepreneurs camerounais freine l’essor du tissu économique national. Tant que l’écosystème bancaire et l’État ne joueront pas pleinement leur rôle d’accompagnement, la majorité des PME et TPE continueront de s’appuyer sur l’épargne personnelle, les tontines et le soutien familial.
