(BFI) – Selon le dernier rapport de la Caisse autonome d’amortissement (CAA), la structure en charge de la gestion et du suivi de la dette publique au Cameroun, au 31 décembre 2020, l’encours de la dette non avalisée des sociétés publiques est estimé à 922 milliards de FCFA (la dette de plusieurs sociétés étant encore non déterminée) revèle Investir au Cameroun. En glissement annuel, cette enveloppe diminue de 131 milliards de FCFA, puisqu’elle culminait à 1053 milliards de FCFA au 31 décembre 2019.
À fin 2020, l’enveloppe globale de la dette directe des sociétés d’État camerounaises est constituée de 452,5 milliards de FCFA de dette extérieure non avalisée par l’État, contre 470 milliards de FCFA de dette auprès du secteur bancaire local, apprend-on. Une analyse rétrospective permet de constater que la dette des entreprises publiques au Cameroun a augmenté de façon exponentielle depuis l’année 2016.
Selon les données de la CAA, le niveau le plus bas de cet endettement remonte à l’année 2018, avec une enveloppe globale de 515 milliards de FCFA. Un an plus tard, ces emprunts doublaient pratiquement pour se situer à 1053 milliards de FCFA en 2019, contre 698 milliards de FCFA au 31 décembre 2016 et 551 milliards de FCFA en 2017.
Charges lourdes
L’analyse de ces statistiques « semi-définitives » de la CAA permet également de constater que les entreprises publiques camerounaises s’endettent beaucoup auprès des banques locales. Elles y ont, par exemple, enregistré un encours global de 603 milliards de FCFA en 2016, enveloppe la plus élevée des quatre dernières années. La plus petite enveloppe remonte à 2018, avec un encours de 393 milliards de FCFA.
Par ailleurs, avec 516 milliards de FCFA en 2019, les entreprises publiques du Cameroun ont fait exploser leurs emprunts directs extérieurs, qui n’étaient respectivement que de 95, 97, puis 124 milliards de FCFA en 2016, 2017 et 2018.
En dépit de cet endettement qui inquiète aussi bien les bailleurs de fonds que le gouvernement lui-même, les sociétés d’État camerounaises produisent souvent de « piètres résultats », selon un rapport du FMI. Ces résultats, à en croire la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), se caractérisent par des charges trop lourdes au plan financier.
En effet, à en croire la CTR, qui s’est appuyée sur un échantillon de 50, les charges de personnel dans 90% des entreprises publiques sont supérieures à 30% du chiffre d’affaires annuel réalisé par ces structures étatiques. Dans certains cas, apprend-on de la même source, ces charges sont « au-dessus de 70% » du chiffre d’affaires de ces entreprises, toute chose qui « ne laisse pas de marge de manœuvre pour un fonctionnement optimal », pour le financement des investissements, voire pour le remboursement des dettes.