(BFI) – Alors que la production des hydrocarbures continue de ralentir sous l’effet de l’arrivée à maturité de plusieurs gisements, l’amélioration des perspectives de l’économie camerounaise sera essentiellement tirée par l’augmentation de la consommation des ménages, la construction de projets d’infrastructures et une bonne campagne cacaoyère.
La croissance du PIB réel du Cameroun devrait atteindre 4,2 % en 2025 contre une estimation de 3,7 % en 2024, grâce notamment à l’augmentation de la consommation des ménages dans un contexte de reflux de l’inflation, aux programmes de construction d’infrastructures et à des perspectives robustes pour les exportations de cacao, a estimé Fitch Solutions dans un rapport publié le lundi 3 mars.
Intitulé « Cameroonian growth will accelerate in 2025 on improved domestic demand », le rapport indique que la consommation des ménages augmentera de 4,2 % en 2025 contre une estimation de 4 % en 2024. Les prix élevés du cacao et la stabilisation des prix de carburants, après deux hausses successives liées aux réductions des subventions étatiques en février 2023 et février 2024, seront les principaux moteurs de l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens camerounais.
La construction de grands projets d’infrastructures tels que la centrale hydroélectrique de Nachtigal et la deuxième phase de l’expansion du port de Kribi, dont le coût est évalué à 400 milliards FCFA (640 millions de dollars), soutiendra également la croissance économique. Les dépenses publiques devraient rester, quant à elles, modérées.
Un léger creusement du déficit budgétaire est cependant attendu en 2025 (à 0,8 % du PIB contre un excédent estimé à 0,1 % en 2024), compte tenu des dépenses liées à la présidentielle de 2025.
Par ailleurs, la production de cacao devrait augmenter de 6,7 % en 2025, ce qui tirera vers le haut les exportations de cette matière première dont les prix ont connu une envolée de 129,7 % en 2024.
La production et les exportations de pétrole et de gaz continueront, en revanche, de ralentir en raison de l’arrivée à maturité de plusieurs champs pétroliers. Les exportations nettes des hydrocarbures devraient se contracter de 7,5 % cette année.
Fitch Solutions souligne par ailleurs que la probabilité de troubles sociaux à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025 fait peser des risques à la baisse sur les perspectives de croissance de l’économie camerounaise.