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La création d’une agence de notation africaine : un paradoxe au cœur des enjeux financiers du continent

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Il est indéniable que l’Afrique est fréquemment victime de biais systématiques dans les évaluations des grandes agences internationales. Ces dernières, ancrées dans des paradigmes qui privilégient les économies occidentales, ont tendance à surévaluer les risques des marchés africains.

Par conséquent, les pays du continent voient leurs coûts d’emprunt s’alourdir, freinant leur développement économique et leurs investissements structurants. Ce traitement biaisé, qui a des répercussions financières considérables, a engendré une critique légitime et un appel à une justice financière.

Par exemple, selon des analyses récentes, cette perception excessive du risque coûte au continent des milliards de dollars chaque année, freinant ainsi son développement.

  • Prime de risque injustifiée : Les taux d’intérêt appliqués aux pays africains sont souvent disproportionnés par rapport à leurs fondamentaux économiques.
  • Impact sur les investissements : Les perceptions négatives affectent directement les flux d’investissements étrangers, limitant les opportunités de croissance.

Stanilas Zézé, PDG de Bloomfield Investment Corporation, a souvent dénoncé ces biais. Selon lui, « les agences internationales ne prennent pas en compte les réalités locales et appliquent des standards qui ne reflètent pas les opportunités réelles du continent ». Il insiste sur la nécessité pour l’Afrique de « raconter sa propre histoire » et de promouvoir une évaluation plus juste de ses économies.

Bien que la création d’une agence de notation africaine puisse sembler être une réponse pragmatique aux injustices financières, elle risque de renforcer l’isolement du continent. Ne serait-il pas plus judicieux de renforcer les agences existantes, comme Bloomfield Investment Corporation, pour leur permettre de rivaliser avec les géants internationaux ?

En effet, l’enjeu n’est pas uniquement d’obtenir des notations plus favorables, mais également de participer à l’élaboration d’un narratif mondial où les économies africaines ne sont plus perçues à travers le prisme du risque exacerbé, mais plutôt comme des opportunités dynamiques et prometteuses.

Ainsi, la mise en place d’une agence spécifique pourrait paradoxalement entériner une vision cloisonnée, réduisant l’Afrique à une entité homogène, et faisant abstraction de ses diversités économiques et culturelles.

Darly Nguema, Analyste financier

Rédaction
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