(BFI) – Dans le cadre de la préparation budgétaire du triennat 2021-2023, le gouvernement camerounais évoque la possibilité pour le pays de dépendre moins des recettes douanières. Elles concourent de nos jours à près de 20 % au financement du budget de l’État. En valeur absolue, elles ont quasiment doublé en 15 ans, passant d’une réalisation de 401,3 milliards de FCFA en 2007 à 840 milliards en 2019.
Le gouvernement estime qu’en comparaison avec d’autres pays et en particulier ceux dits développés, le niveau de contribution des recettes douanières reste élevé au Cameroun. « En effet, la contribution des recettes douanières oscille entre 8 à 10% dans les pays de l’Union européenne qui taxent essentiellement les tabacs et les alcools, tandis qu’elle ne représente que 2% environ dans d’autres pays tels que les États-Unis et l’Ile-Maurice. Il en découle que notre politique douanière reste marquée par une dominance de la fonction fiscale qui fait encore de l’administration des douanes une grande pourvoyeuse de recettes budgétaires », relève la direction générale des douanes (DGD).
Elle note que cette dépendance aux recettes douanières pour le fonctionnement de l’État et le développement du pays peut engendrer des conséquences négatives notamment en termes de limitation du niveau des investissements, de compétitivité des produits exportés et de renchérissement du coût de la vie.
Pour le prochain triennat, la douane indique qu’elle devra opérer une mue. S’agissant, par exemple, du pilier relatif à la régulation de l’activité économique, l’action devra se matérialiser notamment par la révision du tarif extérieur commun (TEC) afin de permettre une taxation plus accrue des biens importés massivement alors que le Cameroun en produit ou dispose des infrastructures et capacités réelles de production.
À cet égard, une cinquième catégorie pourrait être créée en faveur des marchandises produites en grande quantité par les pays de la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) et qui sont particulièrement affectées par les importations ainsi que celles qui, bien qu’existantes en abondance, ne sont pas exploitées en raison des importations bon marché telles que le clinker.
S’agissant du pilier relatif à l’accompagnement des opérateurs économiques, la douane mettra en œuvre les actions suivantes : l’octroi des régimes douaniers économiques appropriés aux entreprises citoyennes en vue d’accroître leur productivité et leur capacité notamment en matière d’exportation ; la poursuite de la réduction des délais de passage, notamment par la liquidation des frais et honoraires de l’ensemble des acteurs de la chaine logistique et de dédouanement par la déclaration en détail, etc.
Ecofin