(BFI) – En arrêt depuis 9 mois, les travaux de construction du barrage de Bini à Warak, restent suspendus au décaissement de l’Eximbank de Chine. Le dossier est pourtant bouclé et le gouvernement assure s’être acquitté de toutes conditions, y compris le paiement des frais d’assurance du prêt chinois. La partie septentrionale du Cameroun reste ainsi en attente des 75 MW promis.
En novembre 2019, après neuf mois d’arrêt, les mouvements des employés avaient recommencé sur le site de construction du barrage de Bini à Warak, dans la région camerounaise de l’Adamaoua, en prélude à une reprise des travaux. Mais, selon des sources locales relayées par le trihebdomadaire régional L’Œil du Sahel, l’espoir de la reprise de ce chantier n’a pas duré. Tout est de nouveau à l’arrêt. Cette fois-ci, les parties chinoise et camerounaise invoquent la survenue de la pandémie du Covid-19 dans le pays, pour justifier ce énième arrêt.
Mais, d’autres sources se veulent plus précises. « Le plus grand problème, c’est le financement (182 milliards de FCFA, NDLR). C’est une banque chinoise (Eximbank, NDLR) qui doit débloquer ce financement et les Chinois sont en train d’hésiter. Si l’argent est là, le chantier sera relancé. En fait, la crise sanitaire est seulement venue trouver qu’il n’y avait plus déjà grand-chose à faire. Et il ne fallait pas prendre le risque d’une contamination des travailleurs de ce projet, alors qu’il n’y a rien à faire (…) Le directeur du projet a dit qu’ils sont actuellement en discussion avec la banque chinoise. Tout laisse croire que les pourparlers sont en bonne voie et que ce sera débloqué », détaille un cadre sur le chantier.
Pourtant, souligne-t-on au sein du gouvernement, le Cameroun a bel et bien levé l’obstacle financier qui conditionnait le déblocage du financement chinois. Concrètement, l’État du Cameroun a effectivement versé le reliquat de 4 milliards de FCFA pour compléter les frais d’assurance du prêt chinois, estimés à 13 milliards de FCFA au total. Mais, en dépit du déblocage total des frais d’assurances, la procédure de déblocage des financements chinois semble s’éterniser, pour des raisons non élucidées, mettant ainsi en péril ce projet qui devrait doter la partie septentrionale du Cameroun d’un nouveau barrage d’une capacité de 75 MW.
Selon Investir au Cameroun, cette infrastructure énergétique est pourtant très attendue dans les trois régions septentrionales du Cameroun, dans la mesure où elle permettra de suppléer le barrage de Lagdo, qui nécessite 100 milliards de FCFA pour sa réhabilitation. Pour l’heure, les 72 MW de capacités installées de cet ouvrage énergétique sont souvent réduits de moitié, à cause de l’ensablement du réservoir.