(BFI) – Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a annoncé dans un communiqué signé le 06 mars 2024, le processus de désengagement de l’Etat du capital de la Commercial Bank Cameroun (CBC). Le consortium de conseils qui accompagne l’État du Cameroun dans cette opération de cession partielle de ses 98% de parts est chapeauté par Rothschild & Co.
En attendant le nouvel acquéreur, il convient de souligner que la sélection d’un repreneur rentre dans le cadre de la finalisation de la restructuration de l’établissement de crédit engagé depuis 2018 et qui s’est « déroulée avec succès au vu de la finalisation de la solidité financière de la Commercial Bank Cameroun », relève Louis Paul Motaze. En citant Rothschild & Co, le document du Minfi ne dévoile pas les autres membres du consortium, mais précise que, en plus d’être chef de file, la holding financière franco-britannique est également conseil financier de l’État dans cette opération. Un rôle que le groupe a notamment joué en 2021 lors du refinancement de l’eurobond de l’État du Cameroun émis en novembre 2015.
Le processus de sélection d’un repreneur stratégique apprend-on devrait aboutir à la signature d’un accord de rachat d’ici la fin du premier semestre 2024, suivie de son introduction en bourse. L’opération reste toutefois soumise à la validation du gendarme du secteur bancaire de la Cemac. Selon les informations du ministère des Finances, les offres fermes des repreneurs potentiels sont attendues dans les prochaines semaines informe-t-on.
La clause de désengagement contenu dans le plan de restructuration prévoit en effet que 51% des parts soient revendus à un partenaire de référence, 30% placés à la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique Centrale (Bvmac) basée à Douala, et l’Etat du Cameroun ne conserverait que 17%. Les 2% restants appartiennent à la compagnie d’assurance Allianz Cameroun. Avant la mise sous séquestre de ses actions en 2013, Yves Michel Fotso y détenait plus de la moitié du capital (via Capital Financial Holdings Luxembourg, 46,57 % ; Fotso Group Holdings, 2,14 % ; et Dawney Holding, 5 %). En cédant en bourse une partie de ses actions dans CBC, l’Etat du Cameroun honore non seulement ses engagements vis-à-vis de la Cobac dans le cadre du contrat de performance, mais aussi et surtout de la Bvmac. En effet, le pays, comme ses homologues de la Cemac avaient, en 2018, pris l’engagement de céder en bourse ses participations dans le capital d’entreprises publiques, parapubliques ou issus de partenariats public privé notamment dans le cadre de programmes de privatisation. L’objectif étant de renforcer le rôle du marché financier dans le financement des économies de la sous-région.
Placée sous administration provisoire entre 2009 et 2016, CBC avait été sauvée de justesse par l’Etat du Cameroun, qui en est devenu le principal actionnaire. Forte de ce nouveau souffle, la banque camerounaise affiche aujourd’hui une situation des plus enviables. Entre 2017, 2019 et 2020 elle a enregistré des résultats nets positifs respectifs de 1,5 milliards, 2,5 milliards et 3,6 milliards de FCFA.
Avec EcoMatin