(BFI) – La Commission bancaire d’Afrique centrale (Cobac) a réuni les acteurs bancaires et financiers de la zone CEMAC le jeudi 30 octobre 2025 à Libreville, au Gabon. La rencontre visait à discuter du projet de règlement portant relèvement du capital social minimum des établissements de crédit et des banques de la zone.
La mesure est annoncée pour janvier 2026. Vladimir Ombolo Mvogo, conseiller du secrétaire général de la Commission, a présenté les motifs de cette réforme. Il a exposé la démarche qui a conduit à fixer le capital minimum à 4 milliards FCFA pour les établissements financiers et à 25 milliards FCFA (43,7 millions $) pour les banques. Les participants ont discuté de la possibilité d’ouverture du capital des établissements de crédit au marché boursier en vue de mobiliser les fonds nécessaires pour renforcer le capital des banques. La distinction du niveau de capital minimum en fonction de la typologie de l’actionnariat et des modèles d’affaires des établissements a fait débat. Les modalités d’augmentation du capital pour atteindre le nouveau seuil ont été examinées ainsi que la durée de la période transitoire accordée aux établissements en activité.
À la suite des échanges, Marcel Ondele, secrétaire général de la Cobac, a indiqué que le délai de mise en conformité sera rallongé de trois à quatre ans, à partir de janvier 2026. Cette extension répond aux préoccupations exprimées par les banquiers lors de la consultation. Le secrétaire général a exhorté les établissements qui doivent augmenter leur capital à recourir au marché financier. Il a précisé que ce projet de texte vise à renforcer la résilience des établissements de crédit et à améliorer leur capacité à financer les économies de la CEMAC.
Les nouvelles exigences de capital
La COBAC envisage ainsi de porter le capital social minimum des banques de la Cemac à 25 milliards FCFA. Le seuil actuel est de 10 milliards depuis 2009. Pour les établissements financiers, le capital minimum passera à 4 milliards FCFA contre 1 milliard actuellement. Le calendrier prévoit une mise en œuvre progressive pour les banques et établissements financiers, à partir de janvier 2026 et ce jusqu’au 31 décembre 2029. Cette augmentation intervient 15 ans après la dernière modification entrée en application en juin 2010. Cette réforme s’inscrit dans une tendance régionale de renforcement des exigences prudentielles.
Dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), le Conseil des ministres avait décidé en décembre 2023 de relever le capital social minimum des banques de 10 à 20 milliards FCFA. Les banques de l’Union disposent d’un délai de trois ans pour se conformer à cette nouvelle exigence. La CEMAC adopte donc une démarche similaire mais avec un seuil plus élevé et un délai plus long.
Secteur bancaire de la Cemac
Dans une étude publiée en août 2025, Serge Nkoum, chargé d’études assistant au ministère des Finances du Cameroun, dresse un état des lieux du capital des banques de la CEMAC. Sur 53 banques recensées au 30 juin 2024, 77,36 % ont un capital social compris entre 10 et 20 milliards de francs CFA. Ce groupe inclut 3 banques avec un capital de 20 milliards, 6 banques avec un capital entre 15 et 20 milliards, et 32 banques dont le capital se situe entre 10 et 15 milliards de francs CFA. En outre, 15,09 % des banques disposent d’un capital d’au moins 30 milliards de francs CFA, 5,66 % d’un capital compris entre 20 et 30 milliards de FCFA, et 1,89% des banques disposent d’un capital inférieur à la norme réglementaire de 10 milliards FCFA minimum.




