(BFI) – La Conférence interafricaine des marchés d’assurances (CIMA) a prescrit l’Association des compagnies d’assurances du Cameroun (ASAC) de prendre en compte les personnes atteintes de Coronavirus dans les contrats des assurés.
Dans une correspondance datée du 18 mai 2020, dont le confrère Financial Afrik a pu obtenir une copie, le secrétaire général de la CIMA, Issofa Nchare, précise que « les sinistres consécutifs à la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) ne devront faire l’objet d’aucune exclusion non prévue dans les contrats ». Aussi, recommande-t-il, un « traitement équitable et une protection des assurés » en vue de « préserver les intérêts des assurés et bénéficiaires de contrats ».
Cette sortie du gendarme du secteur des assurances sonne comme un désaveu pour l’ASAC réfractaire à toute prise en charge des malades du Covid-19 sous prétexte que le Coronavirus «relève de la prérogative exclusive de l’État». L’ASAC justifie sa position sur le fait que «la garantie décès, contenue aussi bien dans les contrats à collective des crédits que dans les contrats titulaires des comptes, n’est pas acquise pour les sinistres dus au COVID-19 ». Opposé à cette perception, le régulateur prescrit de «mettre en place un dispositif opérationnel permettant le paiement diligent des sinistres, notamment à travers une dématérialisation des déclarations et des paiements, de tenir un registre spécial des sinistres liés au coronavirus et d’assurer une communication claire et juste aux assurés et au public».
Au regard de l’impact de la maladie sur le plan socioéconomique, la CIMA demande à l’ASAC de «maintenir une solvabilité et un niveau de trésorerie conformes à la réglementation et de différer la distribution de dividendes aux actionnaires».
La décision de l’ASAC d’exclure les malades du COVID-19 de toute prise en charge avait suscité de nombreuses réactions, d’aucuns accusant les assurances de démissionner de leurs responsabilités et fouler au pied les clauses contractuelles. La mise au point de la CIMA devrait apporter plus de sérénité pour les malades, notamment au regard des dysfonctionnements observés dans les centres de traitement dédiés.
Sur le plan épidémiologique, en dépit des appels au respect des règles édictées pour stopper la propagation de la maladie, notamment les mesures barrières à l’instar du port obligatoire de masque dans l’espace public, le curseur du Ministère de la Santé publique au 22 mai 2020 fait état de 4288 cas de COVID-19 confirmés dont 1808 guérisons pour 156 décès.