(BFI) – Sur les 35 milliards de dollars que les soixante-quatorze pays les plus pauvres du monde devront au titre du service de la dette en 2022, environ 37 % – soit 13,1 milliards de dollars – sont dus à des entités chinoises, selon la Banque mondiale. Un montant similaire, 13,4 milliards de dollars, est dû au secteur privé.
La dette bilatérale envers des pays autres que la Chine ne représente que 8,6 milliards de dollars, a déclaré le président de la Banque mondiale, David Malpass, lors d’un événement organisé par le « Peterson institute for international economics ». « De nombreux autres pays sont dans une situation où leur dette est insoutenable. Le Club de Paris [le groupe de 22 créanciers principalement occidentaux] était autrefois le principal détenteur de la dette des pays à faible revenu. Cela a permis au groupe de conclure des accords sur l’allégement de la dette, créant des solutions pour les pays qui avaient du mal à rembourser leurs prêts », a souligné le patron de la Banque mondiale. Cependant, conclure des accords avec des créanciers majeurs en dehors du club, tels que la Chine et le secteur privé, est un processus plus complexe, exigeant que chaque créancier majeur et détenteur d’obligations conclut un accord séparément.
La nature changeante des détenteurs de dettes au cours de la dernière décennie signifie en fait qu’il n’existe aucun système mondial pour faire face à une crise de la dette. Davil Malpass fait savoir que « la part du Club de Paris de la dette qui arrive à échéance est petite, et cela pose donc un défi pour le monde ». L’estimation de trente-cinq milliards de dollars pour 2022 représente une augmentation de 45% par rapport au total des paiements de la dette finalement due en 2020, selon la Banque mondiale. On apprend que de nombreux autres pays sont dans une situation où leur dette est insoutenable. Ces pays se sont endettés avant que la pandémie de la covid-19 ne frappe. Aujourd’hui, ils n’ont pas assez d’argent pour payer le service de la dette. En outre, davantage de banques centrales ont contracté des dettes de facto par le biais de lignes de swap, ce qui alourdit le fardeau de ces pays.
Mais les trente-cinq milliards de dollars que les gouvernements doivent et ont garanti en 2022 éclipsent les vingt-quatre milliards de dollars que les donateurs ont promis en décembre pour le dernier cycle de financement de l’Association internationale de développement, qui est censé durer trois ans. La dette détenue par des Chinois souffre d’un manque de transparence, autour des prêts, y compris des accords de non-divulgation attachés aux prêts, à en croire le patron de la Banque mondiale. Ce qui rend, d’après lui, les transactions difficiles à suivre. De plus, il appuie que les créanciers contrôlés par Pékin ont continué à accepter des « paiements complets » pendant la pandémie, malgré un effort de gel des transferts dans une « économie mondiale en pleine tourmente ».
