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La CEA et le Japon signe un partenariat pour digitaliser le commerce africain

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La digitalisation est au cœur des ambitions de la ZLECAf, et ce nouveau partenariat entre la CEA et le Japon marque une étape déterminante. Signé le 13 mai 2025 à Addis-Abeba, cet accord prévoit la mise en œuvre de plateformes numériques interconnectées pour simplifier les formalités commerciales, améliorer la transparence, et renforcer la traçabilité des échanges.

« Nous croyons fermement que la technologie est un levier essentiel pour l’intégration régionale en Afrique. Ce soutien du Japon arrive à point nommé pour accélérer la mise en œuvre concrète de la ZLECAf », a déclaré Claver Gatete, Secrétaire exécutif de la CEA.

Le financement de 10 millions de dollars permettra notamment de développer des systèmes d’e-certification, des bases de données douanières partagées et des plateformes d’e-commerce adaptées aux PME africaines.

ZLECAf : une ambition panafricaine

Lancée officiellement en janvier 2021, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) est l’un des projets phares de l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Avec 54 pays signataires sur 55 États membres, elle représente le plus grand espace commercial au monde en nombre de pays. L’objectif est de créer un marché unique de 1,4 milliard de personnes avec un PIB combiné de plus de 3 400 milliards de dollars, selon la Banque africaine de développement. D’ici à 2035, la ZLECAf pourrait augmenter de 29 % les exportations intra-africaines et sortir plus de 30 millions de personnes de la pauvreté extrême, selon la Banque mondiale.

Mais l’intégration reste lente : les barrières non tarifaires, les infrastructures déficientes, la faible harmonisation réglementaire et l’absence d’outils numériques partagés freinent l’ambition panafricaine. C’est précisément sur ces obstacles que le partenariat CEA–Japon entend intervenir.

Le Japon, partenaire discret mais stratégique

Historiquement engagé dans la coopération technique en Afrique, le Japon renforce depuis quelques années son rôle dans le commerce et l’innovation sur le continent. Ce partenariat s’inscrit dans le cadre du TICAD (Tokyo International Conference on African Development), dont la dernière édition a mis l’accent sur la digitalisation et la résilience économique post-COVID.

« Le Japon est déterminé à soutenir des projets concrets qui favorisent la transformation structurelle de l’Afrique. Ce programme avec la CEA montre notre volonté de bâtir une croissance inclusive grâce à la technologie », a souligné Tsukasa Uemura, ambassadeur du Japon auprès de l’Union africaine.

La digitalisation du commerce représente une opportunité unique pour les PME africaines, qui constituent plus de 80 % des entreprises du continent. En intégrant les marchés régionaux via des outils numériques — e-certificats d’origine, plateformes B2B, automatisation douanière — elles pourront gagner en compétitivité, réduire les coûts logistiques et conquérir de nouveaux débouchés. Mais les défis sont nombreux : fracture numérique, cybersécurité, insuffisance de données, et surtout, interopérabilité des systèmes entre pays. Il faudra également garantir que les solutions numériques ne renforcent pas les inégalités, notamment entre grandes entreprises urbaines et petits commerçants ruraux.

Une étape vers un corridor digital panafricain

Ce partenariat ONU–Japon s’ajoute à d’autres initiatives comme le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) de l’Afreximbank ou le Marché unique numérique africain en cours de construction par la Commission de l’UA. Tous ces projets convergent vers un objectif : créer un corridor digital africain, interconnecté, souverain et inclusif.

« La ZLECAf ne peut pas réussir sans une infrastructure numérique solide. Grâce à l’innovation et aux partenariats, nous pouvons bâtir un commerce africain moderne, agile et résilient », a résumé Wamkele Mene, Secrétaire général de la ZLECAf.

Placide Onguéné

Rédaction
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