(BFI) – L’instauration d’un marché des produits dérivés au Maroc vient de franchir un pas décisif mardi 12 octobre 2024 suite à la transformation de la société de la Bourse de Casablanca en holding regroupant le marché comptant, le marché à terme et la Chambre de compensation (CCP).
Le marché des capitaux marocain fait sa révolution. Hier mardi 12 novembre, le lancement du marché à terme au niveau de la Bourse de Casablanca a été acté lors d’une réunion du Comité du marché des capitaux, présidée par la ministre de l’Économie et des finances. Le Comité, qui regroupe l’ensemble des régulateurs et des intervenants du marché, a en effet officialisé la transformation de la société de la Bourse de Casablanca en holding.
Cette restructuration entraînera la filialisation de toutes les activités de la chaîne de valeur, à savoir le marché comptant, le marché à terme et la Chambre de compensation (CCP), avec en outre une prise de participation significative dans Maroclear, le dépositaire central. Pour accélérer le déploiement du marché à terme et des premiers produits dérivés, les banques ont pris une participation «active» dans le capital de la contrepartie centrale, autrement appelée Chambre de compensation.
Selon Nadia Fettah, cette réforme repose sur les leçons tirées de la crise financière de 2008 et répond aux exigences internationales en matière de transparence, sécurité et gestion des risques financiers. « Notre pays est prêt à lancer le marché à terme et une chambre de compensation qui viendront compléter le marché de capitaux marocain et le faire entrer dans le cercle fermé des places financières disposant d’une infrastructure de marché intégrée, jouant pleinement son rôle dans le financement de notre économie », a déclaré à la presse l’argentière du Royaume, Nadia Fettah.
La ministre n’a pas manqué de souligner les enjeux de ce lancement : mobiliser plus de capitaux pour financer l’économie nationale et les importants programmes d’investissement qui se profilent, dans un contexte de rigueur, de discipline et de maîtrise des risques aux meilleurs standards.
« Le lancement du marché à terme est un moment décisif pour le développement de nos marchés des capitaux », s’est félicitée Nezha Hayat, présidente de l’Autorité marocaine du marché des capitaux dans une déclaration à la presse. Selon la responsable, ce marché à terme va apporter une diversification des instruments, des solutions pour couvrir les risques et davantage de liquidité. « C’est un jalon important pour faire de notre marché un marché efficient, innovant, au service du financement de l’économie et des grands projets qui arrivent », a-t-elle affirmé.
La présidente de l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC), Nezha Hayat, a souligné que ce projet, en ligne avec le Nouveau Modèle de Développement (NMD), ouvre aux acteurs des marchés de nouvelles possibilités pour se prémunir contre les fluctuations économiques.
Tarik Senhaji, directeur général de la Bourse de Casablanca, a affirmé que cette transformation s’inscrit dans une vision ambitieuse visant à moderniser le secteur financier marocain et à le positionner parmi les leaders africains. L’introduction au sein de la Bourse de Casablanca du marché à terme et de la Chambre de compensation permet de doter le Maroc d’une infrastructure aux meilleurs standards internationaux ; « Nous pensons, dans une première phase, à lancer des produits de gestion sur les indices boursiers, mais également les produits de gestion sur les taux et les bons du Trésor », a-t-il précisé.
En répondant aux standards internationaux les plus exigeants, la Bourse de Casablanca renforce ainsi son rôle de pôle financier de premier plan en Afrique, tout en consolidant la stabilité et la confiance des investisseurs.
À noter que pour l’opérationnalisation effective de ce marché, il reste à homologuer les premiers produits à négocier et à délivrer les agréments aux opérateurs concernés. Pour ce dernier point, les premières demandes ont été déposées.
Placide Onguéné